Le tout dernier été d'Anne Bert
Récit émouvant et sensible .
Le tout dernier été est un témoignage très touchant d'Anne Bert, écrivain, elle a décidé de choisir et de ne pas subir jusqu’au bout les tortures que lui inflige la maladie de Charcot.
Elle raconte sa vie depuis la nouvelle de l'atteinte de sa maladie.
Comment elle percevait les dernières fois, dernière fois qu'elle conduit une voiture, dernière fois qu'elle cuisine, dernière fois …
Je suis admirative de son cran et de sa détermination à mourir.
Je suis bien incapable de me mettre à sa place mais je me dis qu'il faut être forte et solide pour prendre une telle décision.
Ce court récit est poignant m'a bouleversé. Elle l'a écrit en sachant qu'elle allait mourir sous peu, d'ailleurs ce livre est sorti juste après sa mort.
C'est difficile à lire vu les circonstances car on sait comment ça se termine !
Je ne peux que conseiller la lecture de ce très beau texte qui évoque le parcours de cette femme si courageuse. Marlène (le 16 mai 2018)
La chambre des merveilles de Julien Sandrel
Une mère débordée par son boulot, qui peine à concilier vie personnelle et vie professionnelle, part en promenade avec son ado de fils qui cherche à lui parler. Son directeur l’appelle, elle répond au téléphone, lui part devant sur son skate, énervé. Un camion passe, et la vie de cette femme bascule. Louis est dans le coma, les médecins se laissent un mois pour décider s’ils doivent le maintenir en vie ou si tout espoir est perdu. Désespérée, sa mère finit par trouver dans les affaires de Louis un petit carnet dans lequel il avait écrit tous ses rêves. Pour lui donner envie de revenir, elle décide de les accomplir pour lui, et de les lui faire vivre à travers des vidéos que les infirmières lui diffusent à son chevet.
Ce roman est une véritable pépite, plein de tendresse et d’amour. Certes dramatique, mais chargé de tout l’espoir que peut revêtir l’amour inconditionnel d’une mère pour son fils. C'est fabuleux de voir cette joie communicative qui cimente une équipe autour de Louis. De même, ce roman invite à réfléchir sur l'investissement que l'on peut avoir dans son métier au détriment de la vie personnelle. Marina (le 2 mai 2018)
"Toutes les plantes : pour toutes les envies & toutes les situations" de Didier WILLERY
A vos cahiers ! A vos crayons ! Il est temps de finaliser le plan du jardin… Et si nous mettions des fleurs partout, y compris dans le potager ? Des fleurs, en veux-tu en voilà dans ce guide très complet. Le printemps sera bientôt là. La pioche et la bêche seront nettement plus lourds que le crayon et la terre plus basse que le cahier. Mais foi de jardinier(ère), le jardin sera magnifique ou ne sera pas ! Sylviane Visitez celui de l’auteur, le jardinier Didier Willery. C’est ici : https://www.youtube.com/watch?v=iFgGcnmOHhg
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L'aube sera grandiose, Anne-Laure Bondoux - Gallimard jeunesse.
Un chemin forestier chaotique, une cabane qui se dévoile à la lueur de la lune, c’est le refuge de Tatiana. Ce soir, pour la première fois elle a amené sa fille avec elle. Pas de réseau téléphonique, à 500 km de Paris, loin de la fête du lycée, Nine n’a pas d’autre choix que d’écouter sa mère. Mais la nuit sera-t-elle assez longue pour lever le voile sur un secret de famille que Tatiana peut enfin partager, et se préparer ainsi à un rendez-vous essentiel de leur histoire. Son récit nous plonge immédiatement dans les années 70, souvenirs d’enfances, anecdotes et rencontres foisonnent. Puis c’est au tour des années 80, le monde change, Tatiana nous livre ses dernières révélations sur cette véritable saga familiale . Anne-Laure Bondoux nous offre ici un roman fort et sensible et nous fait traverser des époques qui ont façonné des personnages haut en couleurs. N'oubliez pas … l'Aube sera grandiose. Fabienne (le 31 janvier 2018)
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"Aider" Nouvelle revue.
S'engager pour les autres, s'engager pour un proche", voilà le sous-titre de ce nouveau magazine. Un trimestriel qui se veut un outil, un soutien à ceux qui choisissent l'engagement dans la solidarité, que ce soit auprès d'une association, ou dans le cercle familial. Les articles proposent des angles très variés : psychologie, portraits et reportages, philosophie, histoire, réflexions de fond et informations pratiques… La mise en page, joyeuse et moderne, est au service de 5 grandes rubriques : Explorer, Rencontrer, Comprendre, Partager, Respirer. Ainsi, ceux qui "aident" peuvent trouver des articles qui soutiennent leur pratique, mais aussi s'évader, et se ressourcer. Au programme du numéro 2 : un débat sur la journée des aidants, un grand entretien philosophique avec Eric Emmanuel Schmidt, des témoignages de parents d'autistes, ou de Médecins du Monde, mais aussi un article étonnant sur les chiens détecteurs de tumeurs cancéreuses (oui oui), la vie de la fondatrice des Hospices de Beaune, ou le mode d'emploi pour fabriquer un attrape-rêves. Mais pas seulement ! La revue multiplie les regards et les angles d'attaque : chacun devrait y trouver son compte. Un seul regret : c'est un trimestriel, et il faut beaucoup de patience entre deux numéros.. Laurence (le 13 décembre 2017) |
"Servir le peuple" de Yan Lianke
Yan Lianke est un écrivain Chinois contemporain. Ancien militaire il est limogé en 2004 et devient enseignant à l’université de Pékin. « Servir le peuple » est l’histoire d’un amour fou entre deux êtres que tout sépare : un militaire du rang, fils de paysan pauvre et la seconde femme du colonel « père du régiment ». Iconoclaste, Servir le peuple ne l'est pas seulement pour un certain chapitre où deux amants piétinent – et jouissent de cela – ce qui tenait lieu de sacré pour tout Chinois, à savoir la parole et l'image de Mao Zedong. Le roman de Yan Lianke l'est aussi dans cette représentation d'un amour fou et adultère unissant “ un maitre et son valet ”, espace de liberté et de temps suspendu forcément transgressif, initié par deux êtres dans le corset d'une société confucéenne et maoïste hypocrite. De Yan Lianke vous pouvez lire l’ensemble de son œuvre, elle est l’une des plus importantes de la fin du 20ème et de ce début de 21ème siècle… Un très grand écrivain… Patrick (le 29 novembre 2017)
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"Marche où la vie t'ensoleille" de Juliette Allais
Ce qui m'a d'abord attiré dans ce livre c'est sa couverture que je trouve rafraichissante et paisible.
Marche où la vie t'ensoleille est le titre parfait pour ce livre : il ne sert à rien de vivre une vie où il pleut chaque jour, mieux vaut marcher où il fait bon vivre. C'est en tout cas ce que va devoir comprendre Elodie, une avocate de trente ans pleine de vie, qui a trouvé l'homme idéal, mais qui n'est pas totalement certaine de vouloir cette vie-là.
C'est sa rencontre avec la famille Wolf qui va lui apporter des explications. Une rencontre dans une librairie, lorsqu'elle pose les yeux sur un livre . Le petit manuel de réenchantement.
Une phrase accroche son regard : « Tout ce qui vous arrive a du sens... »
A partir de ce jour, grâce à cette rencontre et celle d'autres nouveaux amis elle va apprendre beaucoup sur elle-même. Elle va apprendre à s'interroger, s'écouter, à faire attention aux petits signes que la vie met sur son chemin.
Un ouvrage qui nous livre une merveilleuse histoire avec une jeune femme très attachante et drôle. On a droit à des moments aussi ahurissants que délirants.
On prend beaucoup de plaisir à suivre Elodie dans son quotidien.
Une lecture qui répondra peut-être à vos questions. Marlène (le 22 novembre 2017)
"La tresse" Laetitia Colombani
Comme les trois mèches de cheveux d'une tresse, Laetitia Colombani nous emmène à la rencontre de trois femmes, sur trois continents, trois destins qui s'entremêlent.
Smita, indienne de la caste des Intouchable, rêve d'un avenir meilleur pour sa fille de 6 ans et refuse de laisser les choses telles qu'elles sont.
Julia est une jeune sicilienne travaillant dans l'atelier de son père. Atelier menacé par la modernité des grandes entreprises et que Julia refuse de laisser sombrer.
Sarah vit au Canada. Elle est une avocate réputée qui mène sa vie sur tout les fronts jusqu'au jour où son monde s'écroule.
Trois parcours, trois combats. Quand on ouvre ce livre c'est le destin de ces trois femmes qui nous emporte. Un livre magnifique, bouleversant et plein d'espoir qu'on veut garder à côté de nous pour toujours. Emelyne (le 11 octobre 2017)
« Vous n'aurez pas ma haine" d'Antoine Leiris
Vous n'aurez pas ma haine est le témoignage bouleversant d 'Antoine Leiris suite à la mort de sa femme et maman de leur bébé de 17 mois assassinée lors des attentats au Bataclan en novembre 2015.
Les mots profonds de ce papa ne sont jamais des mots de vengeance, ni de rejet de religion, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer.
Il faut lire ce récit pour ne pas oublier... jamais ! Marlène (le 6 septembre 2017)
« Le don paisible" de Mikhaïl Cholokhov.
En cette année de centième anniversaire de la révolution russe, la lecture d’un chef-d'œuvre de la littérature russe rédigé par l'écrivain soviétique Mikhaïl Cholokhov « Le Don paisible » est plus que conseillée. Ce roman a valu à son auteur plusieurs prix littéraires dont le prix Nobel de littérature en 1965. C’est un roman-fleuve se situant en Ukraine, une épopée qui, sur environ 1300 pages, traite du sujet de la guerre, de la révolution de l’engagement individuel et collectif. L’écriture est magnifique et les personnages sont campés avec toute la densité narrative propre aux romanciers russes du 19ème siècle.
Vous passerez un bon moment à la lecture de ce grand roman. Patrick (le 30 août 2017)
"SEPER HERO" de Marine Barnérias
Marine Barnérias raconte son histoire dans un livre intitulé Seper Hero. Diagnostiquée à l'âge de 21 ans, elle a choisi de refuser tout traitement et de partir en voyage autour du monde. Marine ne veut plus rêver sa vie mais rendre son rêve bien réel. Elle construit donc un projet, où elle partira pour la première fois de sa vie, seule avec son sac à dos, à travers 3 pays, 3 identités, 3 mentalités, pour une durée totale de 7 mois. Ce voyage est raconté dans son livre qui est à la fois émouvant et drôle. La jeune femme atteinte de sclérose en plaques a un message : "Quand quelque chose nous arrive dans la vie, avant d'aller chercher la solution à l'extérieur, on a une force à l'intérieur qui est incroyable", conclut-elle optimiste.
Dans le témoignage de Marine, j'ai été épatée par cette force qu'elle trouve en elle pour vaincre la maladie, son humour face à elle, sa joie de vivre et son courage.
Conclusion : Apprenons à nous faire confiance, et à croire en nos rêves. Marina (le 9 août 2017)
"La librairie de la place au Herbes" Eric de Kermel
Nathalie,professeure de littérature à Paris, découvre au détour de ses vacances dans le sud une librairie à vendre. Les enfants sont grands, la vie à Paris lui pèse, Nathalie décide de tout laisser et de partir s'installer avec son mari Nathan dans le Gard, dans la belle cité d'Uzès.
Nathalie nous y raconte son installation, puis ses rencontres avec ses lecteurs. Bien sûr, elle ne nous conte pas tous les lecteurs de la librairie, mais ceux qui l'ont le plus marquée. Le roman se découpe ainsi : un chapitre un lecteur. Ainsi le livre n'est pas écrit de manière chronologique mais recentré sur un personnage, un lecteur de la librairie.
La librairie de la place aux Herbes est aussi un livre sur les livres. Nathalie nous fait partager les titres, les auteurs qu'elle conseille à ses lecteurs et pourquoi. Nous avons de quoi nous faire une belle bibliographie, mais pas de panique l'auteur a tout prévu, ne prenez pas la peine de lire le livre avec une feuille et un stylo pour noter les références, tout est repris à la fin du livre « Dans les rayons de la librairie de la place aux Herbes ».
Une belle découverte pour se détendre cet été. Emelyne (le 19 juillet 2017)
"Réparer les vivants" un roman de Maylis de Kerangal, un film de Katell Quillévéré
« Réparer les vivants », un livre, un film... L'histoire d'un cœur qui bat d'un corps à un autre, l'histoire d'une transplantation cardiaque, avec tout ce que cela comporte de chagrins, de perte, d'espoir, d'attente, mais aussi de technicité dans les gestes. Simon, 17 ans, a un accident de voiture. Au même moment, à Paris, Claire, la cinquantaine, attend un cœur...
Une découverte en deux temps. Le livre d'abord, lu il y a deux ans. Une histoire simple et belle déployée dans un style percutant, pointu. Chaque geste, chaque instant est décortiqué, et cette précision d'entomologiste est au service de l'humanité que charrient les pages de ce roman. Le collectif et l'intime s'entremêlent, les instants en accéléré succèdent aux pauses paisibles, le cœur est plein de ses deux fonctions, organique et affective.
Le pari de l'adaptation en film était donc grand : comment restituer ce style, ce souffle, sans que les images tombent dans le pathos ? Katell Quillévéré, la réalisatrice, et ses acteurs, s'en sortent haut la main. Le film est choral, les personnages se succèdent autour de ce cœur qui ne cesse jamais de battre, chacun d'entre eux est restitué avec pudeur dans son humanité.
« Réparer les vivants », un livre, un film... bouleversants, sensibles, terriblement humains. Laurence (le 21 juin 2017)
La terre qui les sépare de Hisham Matar
Prix du livre étranger JDD/France Inter 2017
L’auteur d’origine libyenne rend hommage à son père, opposant politique au dictateur Kadhafi, enlevé en 1990 et qui ne sera jamais retrouvé. Jaballa Matar était un intellectuel, diplomate qui entre en résistance suite à la prise de pouvoir par Kadhafi en 1969. En 1979, il met sa famille à l’abri en Egypte mais en 1990 il est enlevé et envoyé dans les geôles libyennes. Ses proches ne recevront plus de nouvelles à part quelques lettres parvenues clandestinement.
Pendant vingt ans, son fils, Hisham Matar va mener une enquête pour connaître la vérité sur la disparition de son père. A la chute du régime de Kadhafi, l’auteur retourne en Libye, espérant que son père figure dans la liste des prisonniers libérés. En vain…
Ce récit construit comme un roman est aussi un formidable documentaire qui donne une vision enrichissante de l’histoire de la Libye : la colonisation italienne, les camps de concentration, la dictature, les enlèvements, les tortures et les milliers de prisonniers politiques. (On apprend que Kadhafi avait une prison sous ses appartements pour mieux surveiller ses prisonniers !).
Un livre bouleversant avec des passages difficiles mais un style d’écriture remarquable. Gisèle
Rural noir de Benoît Minville
Comme le suggère le titre de ce roman, l’histoire se déroule dans le monde rural mais dans le monde rural d’aujourd’hui en France. En effet, chose rare dans un roman policier, nous nous imergeons dans la campagne de la Nièvre, et non dans les grands espaces des États–Unis comme bien souvent.
Ce jeune auteur, premier roman aux éditions Gallimard Série Noire, nous plonge dans un décor dévasté sociologiquement et nous conte les chemins parcourus au cours de ces dix dernières années par une bande de copains dont les liens de l’amitié et de la famille résistent aux dérives des uns et des autres.
Ce roman m’a tenue en haleine de la première à la dernière page. Impossible de ne pas s’attacher à ces jeunes gars de tous bords, à cette jeunesse, qui peuple nos campagnes, gagnée par le désoeuvrement et le désir de s’en sortir coûte que coûte.
Un roman fort, cruel, réaliste qui nous laisse un sentiment de colère envers les aléas de la vie et de ce système qui gangrènent les plus faibles mais aussi un réel espoir envers le genre humain. Dominique (le 22 février 2017)
Le cas Malaussène de Daniel Pennac
Daniel Pennac signe avec ce roman le retour des aventures de Benjamin Mallaussène (et de toute sa tribu), ce personnage que l'auteur nous a fait découvrir il y a plus de 30 ans dans "Au bonheur des ogres".
Benjamin Malaussène, retiré dans le Vercors, cache un écrivain menacé par les membres de sa famille parce qu'il raconte des choses désagréables sur eux. Pendant ce temps, à Paris, enfants, cousins et neveux se retrouvent à divers degrés impliqués dans le kidnapping d'un chef d'entreprise qui a mis au chômage des centaines de salariés et dont les geôliers promettent la libération en échange d'une rançon du montant de son parachute doré.
Double intrigue donc, un peu narrée à la manière d'un roman policier.
Coup de coeur ? oui et non: oui car c'est un roman plutôt déjanté, même si l'intrigue n'est pas des plus passionnantes, avec un style un peu théâtral qui ne m'a pas déplu; non car difficile de s'y retrouver au milieu de tous ces personnages et parfois on s'y perd un peu même si l'auteur a pris la précaution de nous mettre un répertoire à la fin du roman, au risque quand même de casser le fil de la lecture.
Une suite est prévue: "Leur très grande faute"; et malgré quelques réserves quant à ce premier volet, j'attends la deuxième partie avec impatience; paradoxe peut-être mais ne serait-ce pas là la preuve qu'il s'agit d'un bon roman ! Nathalie (le 15 février 2017)"L'enfant qui mesurait le monde" de Metin Arditi
Trois personnes vont se rencontrer et s’aimer sur l’île grecque de Kalamaki.
Le petit Yannis, autiste qui pense maîtriser le désordre du monde en comptant tout ce qui l’entoure. Sa mère Maraki, qui l’élève seule. Eliot, qui a quitté les Etats-Unis pour vivre ici, près de la tombe de sa fille morte accidentellement sur l’île. Mais le fragile équilibre du monde de Yannis est menacé par le projet d’un immense complexe hôtelier. Kalamaki va-t-elle perdre son âme ?
La menace du chaos rôde.
On retrouve dans ce récit les références classiques de la Grèce antique et la réalité de la Grèce actuelle, exsangue. Au fil de courts chapitres, nous voyons Yannis s’ouvrir au monde grâce à l’amitié et à la bienveillance des siens et de la communauté ilienne.
D’autres personnages, cabossés par la vie mais attentifs aux autres, peuplent ce roman qu’on pourrait qualifier de « choral ». L’écriture de Metin Arditi soutenue par le fil rouge mathématique de la suite de Fibonacci et par le mystère du Nombre d’Or est éminemment poétique. Conte ou roman ? Plutôt une parabole porteuse d’espérance. Lumineuse. Sylviane (le 11 janvier 2017)
"L'opticien de Lampedusa" d'Emma-Jane Kirby
L’opticien de Lampedusa est un homme qui mène une vie banale avec son lot de soucis, professionnels et familiaux. Sa vie c’est sa femme, son commerce, son jogging et des sorties entre amis. Voilà un homme comme les autres.
Bien sûr, il voit parfois des migrants au bord des routes, il aperçoit aussi les carcasses des bateaux qui les ont amenés sur l’île. Mais son quotidien reprend vite le dessus.
« Mieux vaut ne pas trop y penser. La télévision et les journaux sont saturés de nouvelles sur les migrants. Ils ne parlent que de ça ! ».
Jusqu’au jour où, lors d’une sortie en mer avec ses amis, sa vie bascule…
Il ne s’en remettra jamais.
Emma-Jane Kirby est journaliste à la BBC, elle transmet ici le témoignage qu’elle a recueilli de « L’opticien de Lampedusa » et l’écrit comme un roman.
C’est l’histoire de ces hommes et de ces femmes fuyant l’horreur de leur pays et qui se noient avec leurs enfants sous nos yeux.
C’est l’histoire d’une prise de conscience, celle de l’opticien. Et c’est aussi la nôtre.
Ce livre concis, essentiel, nous ouvre les yeux sur cette réalité épouvantable. Loin des chiffres et de l’anonymat propre à l’information journalistique ce récit incarné laisse en nous une trace indélébile. Isabelle (le 4 janvier 2017)
"Monsieur Origami" de Jean-Marc Ceci (Gallimard)
Quand Maître Kurogiko a quitté son pays à la recherche d'une Italienne aperçue au Japon, il avait vingt ans. Depuis le vieil homme cultive des kozo (muriers), fabrique du washi (papier), crée des origami. En Toscane, il les plie, les déplie et médite sur l'origine de toutes choses.
Un jour, le chemin d'un dessinateur de montres croise celui de Monsieur Origami.
Le résumé est presque aussi long que le texte lui-même ! Un peu court pour un roman, un peu long pour un haïku, « Monsieur Origami » est un texte d'un extrême dépouillement, à l'image de la tradition zen où il s'abreuve. C'est un conte, une leçon de philosophie qui, tout en poésie s'appuie sur cette devise : « A quoi sert-il d'avoir si être nous manque ? ».
Petite saveur supplémentaire : la présence sobre de kanji, ces caractères sino-japonais, en haut de chaque page, et qui reprennent le titre du chapitre.
Un livre à découvrir dans le silence d'un temps qui s'écoule, paisible et tranquille, en toute zénitude. Laurence (le 21 décembre 2016)
Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une de Raphaëlle Giordano
Camille est une jeune femme qui a tout pour être heureuse : un mari aimant, un fils formidable, un boulot prenant. En apparence. Seulement, elle a le sentiment de passer à côté du bonheur. Un incident dans son quotidien va mettre sur son chemin Claude Dupontel. À l’écoute de Camille dans ce contexte particulier, ce dernier lui explique qu’il est "routinologue" et qu’elle est atteinte d’une "routinite aigüe". Et qu’il peut lui venir en aide d’une manière très originale. Elle accepte.
C'est le récit d’une transformation pas à pas : Camille retrouve peu à peu ses rêves d’enfants, reprend confiance en elle, règle les problèmes de son passé, reprend plaisir dans sa vie de couple et de famille, apprend à connaître ses collègues… elle retrouve la liberté d’être celle qu’elle a toujours voulu être et on a envie de la suivre sur ce chemin nous aussi !
Un livre positif, léger, dynamisant et qui remotive ! agréable à lire mais parfois un peu longuet... Marina (le 14 décembre 2016)
Petit pays de Gaël Faye
Ce « petit pays » c’est le Burundi, petit état situé au cœur de l’Afrique, près du grand lac Tanganyika, entre le Rwanda et l’ex Zaïre. Gabriel, que l’on appelle Gaby est le fils d’un français installé à la capitale, Bujumbura, et d’une rwandaise, réfugiée au Burundi depuis les années 60. Au début de l’histoire, l’auteur a 10 ans et sa sœur Ana 7ans ; la famille vit dans un quartier tranquille de la ville. Gaby fait les 400 coups avec ses copains, d'origine diverse. Ils volent des mangues dans le magnifique jardin de Mme Economopoulus, se réfugient dans un vieux fourgon pour boire des bières et fumer des cigarettes.
Une jeunesse heureuse, dans un environnement privilégié qui va rapidement se ternir. Gaby constate petit à petit que les gens changent ; qu'ils commencent à se haïr en raison de leur appartenance. La famille de sa mère, restée au Rwanda, a été décimée ; la bande de copains est prête à faire la guerre. Pour échapper à cette folie meurtrière, Gaby se réfugie dans la lecture. En 1993, son père envoie Gabriel et sa sœur en France pour commencer une nouvelle vie. Il aura fallu 20 ans à l'auteur pour se raconter ; pour évoquer cette tragédie humaine, avec un regard d'enfant. Bravo à cet auteur qui manie les mots comme une partition de musique. Malgré la gravité des propos, il y a une musique douce à l'oreille... Gisèle (le 7 décembre 2016)
Réparer les vivants de Maylis de Kerangal
C'est après avoir vu l'adaptation au cinéma du livre de Maylis de Kerangal que j'ai eu envie de découvrir le livre qui a reçu de nombreux prix lors de sa sortie en 2014. L'histoire aborde un sujet délicat, voire tabou: le don d'organes. Elle se déroule sur 24 heures et suit le périple du cœur du jeune Simon, en mort cérébrale, jusqu'à la transplantation de l'organe. Le sujet est bien traité, les situations décrites sont souvent décortiquées à l'extrême avec beaucoup de justesse et de finesse (plus que dans le film à mon sens) et le film (plus que le livre) nous montre bien la réalité de la transplantation (aussi bien physiquement qu'humainement). On passe du drame à la renaissance de la vie; terrible et magnifique à la fois. Ce roman nous interroge, nous interpelle, car que ferions-nous dans une telle situation ? |
Un monde de papier de Katrina Rodabaugh
Le papier est au cœur de cet ouvrage étonnant. Créer, récupérer, expérimenter sont les mots d’ordre de Katrina Rodabaugh. C’est une artiste aux multiples facettes qui nous invite dans son univers plein de douceur et de créativité. Pas à pas, elle nous livre ici des savoir-faire et des ateliers simples que chacun peut se réapproprier à loisir. Un monde de papier à explorer et à partager au gré de vos envies, de vos humeurs et de vos rencontres … Fabienne (le 9 novembre 2016) |
Mes amis devenus de Jean-Claude Mourlevat (Fleuve editon 2016)
Seulement 217 pages ! C’est beaucoup trop court ! Ce roman de Jean-Claude Mourlevat est un délice (comme les autres). L’auteur, habitué à écrire pour la jeunesse, publie un deuxième roman pour adultes : l’histoire d’un rendez-vous de copains, quarante ans plus tard. Jean-Claude Mourlevat peint des portraits d’autrefois, ceux de Jean, Luce, Mara, Lour’s et Silvère. Mais que sont devenus les amis de jeunesse ? Qu’en est-il aujourd’hui de leurs liens ? Et pourquoi ces retrouvailles ? On retrouve une écriture fluide, agréable, teintée d’humour et de drôlerie, mais aussi d’une grande sensibilité et parfois de gravité. Léger et profond à la fois, c’est le roman de l’intime. « Il est de tous mes romans celui où il y a le plus de moi. Mais ce n'est pas une autobiographie. J'ai fait mon travail d'écrivain…» Et en effet, on devine parfois entre les lignes le vécu de l’auteur et c’est précisément ce qui rend ce livre d’autant plus touchant ! Isabelle (le 2 novembre 2016) |
Désorientale de Negar Djavadi (editon Liana Lévi)
La rentrée littéraire 2016 est encore riche de propositions, ors voici un livre qui n’a pas été retenu pour les nombreux prix littéraires et qui pourtant à mon avis mérite attention. La narratrice d’origine iranienne se trouve dans une salle d’attente d’un hôpital parisien, un tube de spermatozoïdes lavés et congelés (hic …) à la main. Mais que fait-elle ici seule, sans mari, ni compagnon pour la soutenir dans cette épreuve ? Elle profite de ce moment d’attente pour nous conter l’histoire de sa famille, famille d’intellectuels épris de liberté, dans l’Iran des années 1970 et la France d’aujourd’hui. Elle se positionne à travers une galerie de portraits extraordinaires (Les grands mères, la mère , les soeurs, le père, les oncles) et nous amène à réfléchir sur l’évolution de la condition des femmes dans cette société. A travers ce récit, l’auteur nous permet aussi de comprendre la difficile expérience de l'exil, du déracinement et son emprise dans la construction de soi. J’ai vraiment aimé cette écriture sans tabou, pleine d’humour, et d’intelligence. Un très grand roman parmi les nombreuses rentrées littéraires… Dominique (26 octobre 2016) |
« Le ciel nous appartient » un roman de Katherine Rundell (Ed. les Grandes Personnes)
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« Au matin de son premier anniversaire, un bébé fut découvert dans un étui à violoncelle, flottant au beau milieu de la Manche. »
réserver le requiemAinsi commence ce roman (dit «pour la jeunesse ») qui a obtenu le Prix Sorcières en 2015.
Sophie, survivante du naufrage du Queen Mary, sera élevée par Charles Maxim, un doux farfelu qui privilégie la poésie, l’amour des livres, la confiance et la liberté comme méthodes d’éducation.
Onze ans plus tard, sans surprise, les services de l’Aide à l’enfance décident de lui enlever sa chère pupille. Ainsi commence un exil qui les mènera tous deux à Paris sur les traces de la mère de Sophie qui, elle en est persuadée, a survécu elle aussi au naufrage.
Sur les toits de Paris, elle rencontrera Mattéo et sa bande de danseurs du ciel. Cette fillette courageuse munie de son violoncelle ne perdra jamais espoir et s’accrochera à son rêve.
Ce roman dont l’action se passe au XIXe siècle est à la fois intemporel, émouvant, espiègle, profond et … aérien. J’ai retrouvé des traces de Dickens pour le côté Oliver Twist, Barrie pour Peter Pan et les enfants perdus, Roald Dahl pour l’originalité des personnages et l’humour des situations et des dialogues…
A lire en écoutant le Requiem de Fauré, fil musical de cette belle histoire racontée avec une folle énergie et beaucoup de délicatesse. Sylviane (le 28 septembre 2016)
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En attendant Bojangles d’Olivier BOURDEAUT – Prix du roman des étudiants - France culture - Télérama
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Avec ce premier roman, l’auteur nous fait partager le regard amusé d’un garçon sur l’amour fou qui unit ses parents ; des parents excentriques : une mère qui change de prénom tous les jours, qui vouvoie tout le monde même son fils, un père qui raconte des histoires à dormir debout, un oiseau exotique surnommé « Mademoiselle Superfétatoire » et un château en Espagne. Dans cette famille, tout est fête et danse ; les parents passent leur temps à danser sur la chanson de Nina Simone « En attendant Bojangles » et de grandes fêtes sont organisées. Mais un jour, tout s’emballe, tout bascule. La folie va trop loin. La mère est hospitalisée et père et fils vont tout faire pour la sortir de cet univers pour que la fête continue. Une histoire triste et belle à la fois avec une écriture légère avec parfois une pointe d’humour.
Un extrait sur l’hôpital psychiatrique « Les médecins nous avaient expliqué qu’il fallait la protéger d’elle-même pour protéger les autres ; Papa m’avait dit qu’il n’y avait que des médecins de la tête pour sortir des phrases pareilles. Maman était installée au deuxième étage de la clinique, celui des déménagés du ciboulot. Pour la plupart le déménagement était en cours, leur esprit partait petit à petit, alors ils attendaient calmement la fin du nettoyage, en mangeant des médicaments. » Gisèle (le 31 août 2016) réserver |
Ce livre a été réalisé par 8 journalistes scientifiques et diététiciens de nutrition.fr, on peut donc penser qu’il est crédible. Comment être sûr(e) de faire le bon choix pour sa santé lorsqu'on fait ses courses ? Comment faire la différence entre les produits sains et ceux qui sont bourrés d’additifs alimentaires, de sucres cachés, de sel et de calories sans tomber dans les pièges du marketing ? Impossible sans ce livre... Un guide complet de nutrition pratique qui vous apprend à décrypter les étiquettes sur les boites et ne plus croire toutes les publicités. Les 6 règles pour faire le bon choix : · La liste d'ingrédients la plus courte possible. · Uniquement des ingrédients qu'on peut avoir dans son placard. · Peu ou pas de sucres ajoutés · Seulement des corps gras de qualité · Peu ou pas d'additifs · Jamais de produits allégés en matières grasses Un guide complet de nutrition d’une grande utilité lorsque que l'on sait l’importance de la nourriture pour notre santé. Gare aux mauvaises surprises.... On change nos habitudes alimentaires après la lecture de ce livre. Marlène (le 24 août 2016) |
On regrettera plus tard d' Agnès Ledig.
Après le succès de Juste avant le bonheur, Agnès Ledig nous offre un roman plein d'espoir où le désir et la vie sont plus forts que la peur et les blessures du passé. D'une écriture fluide, ce roman nous conte l'histoire d'Eric, qui a choisi de vivre dans une roulotte en sillonnant les routes de France, avec sa fille, Anna-Nina âgée de 8 ans. Mais un soir d'orage, la roulotte est endommagée et Eric est contraint de demander de l'aide à Valentine, une jeune institutrice, qui choisit de leur offrir son hospitalité. Et c'est cet orage qui va changer le cours du destin des trois protagonistes... Le roman est passionnant grâce notamment aux flash-back qui donnent du relief à l'histoire et qui nous interrogent sur les raisons pour lesquelles le père d'Anna-Nina a choisi de vivre seul avec sa fille, à l'écart de la société. A découvrir, pourquoi pas, cet été... Nathalie ( le 17 août 2016)
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Le voleur de brosses à dents d' Eglantine Eméyé (R. Laffont)
La journaliste et animatrice de télévision à France Télévision, Eglantine Eméyé, publie Le voleur de brosses à dents, dans lequel elle raconte son combat quotidien pour élever son fils Samy, autiste et polyhandicapé né en 2005. Une leçon de vie, de courage et d'amour. Il faut lire l'ouvrage d'Eglantine Eméyé parce qu'il est un hymne à la vie. Au fil des pages de ce récit qui raconte les immenses difficultés rencontrées par une maman courage qui a donné naissance à Samy en 2005, un enfant qui se révélera être non seulement autiste mais aussi polyhandicapé, le lecteur passe par toutes les émotions possibles. Peine, souffrance, inquiétude, espérance, colère, mais aussi petits et grands bonheurs. Et puis on ressent une admiration profonde pour cette mère, pour Samy, et aussi pour le grand frère de ce dernier, Marco, et pour toute une famille qui fait face, chacun à sa place. La force incroyable de l'amour qu'Eglantine Eméyé porte à Samy irradie chaque page de cet ouvrage. Marina (le 10 août 2016) |
Dans la nuit de Daech : confession d'une repentie de Sophie Kasiki et Pauline Guéna (R. Laffont)
Bien sûr ce n’est pas une lecture très « légère » pour l’été, j’en conviens. Mais ouvrez quand même ce livre et vous ne pourrez plus le lâcher ! Vous voudrez comprendre pourquoi Sophie est partie pour la Syrie avec son fils de 4 ans ! Vous voudrez savoir qui est Malik à qui elle s’accroche comme à un dernier espoir. Malik qui les conduit, à moto, jusqu’à la frontière turque. Malik, cet inconnu, qui risque sa vie pour les sauver ! Il faut quitter l’horreur de Daech, se soustraire à l’oppression et à la barbarie, vite. Quitter ce qu’elle n’imaginait pas... Avait-elle l’âme d’une fanatique ? Pourquoi partir, elle qui avait tout : mari, enfant, maison, travail. Tout pour être heureuse en somme. Apparemment. C’est pour comprendre qu’elle refait le chemin jusqu’à son enfance, pour trouver quelle faille a bien pu la pousser à partir et c’est pour empêcher que d’autres partent comme elle.
On sort de la lecture de ce récit horrifié forcément, découragé peut-être, ému sûrement. J’ai voulu le lire parce que c’est un témoignage, une histoire personnelle et intime, pas une analyse de spécialistes. Depuis, je pense souvent à Malik et aussi à ces autres qui ont aidé Sophie également au péril de leur vie, des gens courageux, admirables, qui résistent. Isabelle (le 3 aout 2016) réserver |
Quelqu'un qu'on aime de Severine Vidal
"Ça fait plusieurs semaines que Matt pense à ce voyage; Il en a dessiné les contours, il a traçé chaque étape au feutre rouge sur la grande carte accrochée dans la cuisine. Il s'est vu, parcourant bras-dessus bras-dessous avec son grand-père les lieux foulés en 1958." Finalement ils ne sont plus deux mais trois. Elle a dix-huit mois, elle s'appelle Amber. Finalement ils ne partent plus en avion mais ils louent un van huit places. "Qu'est-ce qu'on fait de huit places, hein, Matt ?" D'autres rencontres ? D'autres routes ? D'autres souvenirs ? Un road -movie pétillant et sensible. Fabienne (le 27 juillet 2016) |
Imaginez une famille modèle américaine... ou presque. Henry Molise est un écrivain raté et un scénariste médiocre. Il aime (supporte) Harriet depuis 25 ans, et tous les deux ont quatre enfants, chacun étant source de déception. Bref, pour Henry, une vie de train-train dans laquelle il s'englue jour après jour.
Et voilà qu'un jour, un chien monstrueux, paresseux, libidineux, atterrit dans le jardin de la coquette maison. Au lieu de (raisonnablement) le chasser, Henry décide de le garder et le baptise Stupide... C'est le point de départ, la goutte qui fait déborder le vase, et exploser toute cette gentille famille.
John Fante y va carrément, enlève la rouille et la vieille peinture à grands coups de papier émeri : ça gratte, ça coince... Et le lecteur jubile littéralement ! Le ton est impertinent, les dialogues sont acerbes, aux petits oignons, et les situations ubuesques. C'est insolent, loufoque, mais totalement jubilatoire. L'auteur explose les codes familiaux pour le plus grand plaisir du lecteur ! Bref, si vous ne savez pas quoi faire de votre vie, faites comme Henry Molise : adoptez un chien stupide, ça rend intelligent. Laurence (le 22 juin 2016) |
Deux pays au bord de l'affrontement, la province des Syrtes et le Farghestan, s'observent dans la moiteur de l'écriture poétique de Julien Gracq. Orlando, jeune militaire se voit affecter à la surveillance de la « frontière ». Le lecteur partage cette attente dans l'ambiance d'une société déclinante. Le Rivage des Syrtes est un roman sublime, certainement la plus connue des œuvres de Julien Gracq. Patrick |
Ballottée de camps d’étrangers en camp de réfugiés depuis l’âge de cinq ans, Irin essaie de s’intégrer dans son pays d’accueil. Elle a oublié sa vie d’antan, ses origines, l’histoire qu’on lui a raconté mais qui n’est peut-être finalement que mensonge. Elle suit cet adage « Aussi longtemps que personne ne sait d’où tu viens, tu es partout chez toi » et ce conseil « La première chose que les nouveaux étrangers font quand ils passent la frontière c’est s’oublier ». Irin a enfin trouvé la tranquillité sur une île au large de la côte Nord de la Hollande entourée de la bienveillance des îliens. Mais cette trêve sera rompue par un fonctionnaire "consciencieux" à l'extrème qui a pour mission d’organiser le retour des étrangers déboutés de leur droit d’asile. Cette mission s’avérera plus complexe que prévue et le mènera jusqu’au Caire en plein Printemps arabe et au Kosovo 15 ans après la terrible guerre... L’auteur, correspondant de Volkikrant (quotidien de matin néerlandais) pendant 18 ans, nous livre ici son regard « sans œillères » sur le monde d’aujourd’hui et soulève la délicate question de l’émigration. Un beau roman. Dominique (le 8 juin 2016) |
"Me faire sauver la vie et l'aventure la plus extraordinaire que j'ai jamais vécue". Mathieu Malzieu, leader du groupe rock Dionysos, est aussi écrivain et réalisateur du magnifique film d’animation « Jack et la Mécanique du cœur ». C’est juste avant la sortie de son film qu’il est atteint d’une fatigue extrême et le diagnostic tombe : aplasie médullaire autrement dit arrêt de fonctionnement de la moelle osseuse. Il a désormais besoin de transfusions sanguines régulièrement. « Le journal d’un vampire en pyjama » est le récit d’un homme malade, privé de liberté puisqu’à deux reprises, Mathieu Malzieu vivra plusieurs semaines en chambre stérile. Enfermé dans sa bulle, il écrit plusieurs chansons que les membres de son groupe se chargent de composer et d’arranger. Cette écriture lui permet de survivre, de s’extraire de la maladie et de chasser ses doutes. Un témoignage poignant qui nous plonge au cœur du processus de la maladie avec toute sa batterie d’examens et de traitements mais qui donne aussi de l’espoir ; la guérison au bout du tunnel « J’ai la rage de créer Mettre à distance la réalité pour mieux l’affronter m’est aussi vital que les transfusions de sang. » Gisèle (le 1er juillet 2016) |
Le charme discret de l'intestin est le titre du best-seller d'une jeune chercheuse en gastro-entérologie, elle s'est elle-même guérie d'une grave maladie de peau en changeant radicalement d'alimentation.
Plongée fascinante dans le petit monde de nos entrailles. Instructif, jamais angoissant, souvent drôle, facile à comprendre avec des petits dessins humoristiques Je ne sais pas comment fait cette jeune femme, mais elle a un ton d'écriture et une manière simple d'expliquer le parcours digestif . C'est un livre qui explique comment les choses fonctionnent, cela peut ne pas sembler très intéressant pour certaines personnes mais en fait pour les gens qui ont un problème médical une super lecture. Tout est évoqué et l'on comprend mieux notre deuxième cerveau... Marlène (le 25 mai 2016) |
Bianca est le premier roman de Loulou Robert, jeune mannequin de 22 ans, fille du célèbre journaliste Denis Robert. Malgré la gravité du sujet traité par l'auteure, celui d'une ado de 16 ans, qui se retrouve, après une tentative de suicide, dans une unité de soins psychiatrique, l'écriture est fluide et empreinte d'une grande délicatesse. Les personnages sont attachants et malgré l'enfermement, Bianca se recrée, à leur contact, un début de vie sociale ; l'amour, l'amitié, le désir sont autant de sentiments qui vont lui permettre de se reconstruire et de comprendre enfin ce qui l'a amenée à commettre un tel geste. Loulou Robert développe dans son livre de nombreux sujets sensibles, voire tabous, parfois crûment, mais elle le fait avec beaucoup d'intelligence, loin des clichés et tout sonne juste; c'est ce qui fait, à mon sens, la force de ce premier roman. Une vraie réussite... Nathalie (le 18 mai 2016) |
L’Amérique des années cinquante. Joseph est un jeune homme de 17 ans. Il habite à Sheridan dans le Wyoming. On découvre sa vie, son environnement, ses habitudes, les gens qu’il rencontre sur sa tournée. Car en effet tous les matins, Joseph distribue à vélo le journal et gagne ainsi de quoi le rembourser son vélo ! Et à la fin de sa tournée : le garage de M. Carlson et de ses deux filles. Or, ce matin-là, nous sommes le 1er septembre 1952, il faut tourner la page du calendrier affiché dans l’atelier de M. Carlson. Ensemble. C’est comme ça, comme un rituel, changer de mois ensemble pour découvrir quelle jolie pin-up est le nouveau visage du mois, et lui donner un nom. Pour la fille de septembre ce sera Hope. « La nouvelle page fut dévoilée. Il y eut un moment de silence. Pendant quelques secondes, pas davantage, l’été sembla s’être arrêté. » Il faut ensuite encore un peu de temps à Joseph pour comprendre ce qui lui arrive… Une fois fait, il décide naturellement de partir chercher Hope. Voilà un très joli roman à l’ambiance rétro ! C’est bien écrit, dans un style simple, plein de charme et empreint de quelque chose de noble. On avance droit devant. Le doute n’a pas sa place. On va debout, comme le personnage de Joseph. Très beau. Isabelle (le 4 mai 2016) |
Miniaturiste - Jessie Burton (Gallimard)
1686, Amsterdam. Lorsque Nelle (18 ans) arrive devant la maison de son tout nouveau mari, la vie à laquelle elle s'attend est bien loin de ce qui va lui arriver ! Jeune fille originaire d'une petite ville, elle s'est mariée deux mois auparavant à un marchand riche d'Amsterdam qu'elle ne connait pas. L'accueil dans sa nouvelle maison est plutôt froid : Johannes Brant, son mari, est absent. Se trouvent là Marin, la soeur célibataire et rigide de son mari, et deux serviteurs : Cornelia et Otto (un jeune homme noir)... Lire la suite Sabine (le 20 avril 2016) |
La trilogie de Corfou tome 2 : Oiseaux, bêtes et grandes personnes - Gerald Durrell
Une île grecque, une Méditerranée intacte, un paradis… ça vous tente ? C’est en 1935 que la tribu Durrell au grand complet quitte la morose Angleterre pour Corfou, éclatante de beauté et de soleil. Mère, entourée de ses 4 enfants : Larry (LE Lauwrence Durrell dont on connaît le célébrissime Quatuor d’Alexandrie), Leslie, Margo et Gerry (Gerald) vont passer 5 ans à Corfou. Le tout jeune Gerry s’y découvrira une vocation de naturaliste (plus tard il créera un zoo à Jersey). Il plonge dans l’histoire naturelle comme dans les eaux encore pures de la Grande Bleue. Ce récit, mélange d’autobiographie et de vulgarisation scientifique est un bijou d’humour so british ainsi qu’une mine de renseignements sur une flore et une faune méditerranéenne alors préservée. Les talents d’observateur de Gerry ne se limitent pas à l’étude des petites bêtes et s’étendent aux humains dont il dépeint le quotidien et les travers avec finesse. Sa plume décrira ainsi avec dérision et une folle gaieté les mœurs de la fantasque et délicieuse famille Durrell. Ce récit absolument drôle dans son excentricité et sa vérité est une ode à la curiosité, à la liberté, à l’anticonformisme et aux merveilles de la nature. Un classique de la littérature britannique du XXe siècle enfin réédité pour notre très grand plaisir. Sylviane (le 30 mars 2016) Et aussi : Tome 1 : Ma famille et autres animaux Tome 3 : Le jardin des dieux |
« La bibliothèque des coeurs cabossés»
Katarina Bivald
…« Sara se pencha vers la vitre, comme si elle cherchait à repérer la ville dépeinte dans les lettres d’Amy. Elle avait lu tant de choses au sujet de Broken Wheel qu’elle avait presque l’impression que Melle Annie pouvait surgir à tout instant sur son triporteur, ou que Jimmy allait tout à coup apparaître sur le bas-côté et lui faire signe avec le dernier numéro de son journal »… Depuis deux ans ces deux femmes échangent leurs impressions de lecture et leurs expériences de vie. D’un commun accord elles décident de se rencontrer. Sara n’a que vingt-huit ans, elle vient de Suède. Amy est une vieille dame, elle vit dans une petite ville américaine perdue au milieu des champs de maïs. Tout est prêt pour accueillir sa jeune amie. Mais elle-même n’est pas au rendez-vous. Elle laisse le soin à sa très chère ville et à ses proches de se charger de Sara. Elle sait qu’elle sera entre de bonnes mains. Sara voit alors défiler sous ses yeux les personnages hauts en couleurs que lui avait, si fidèlement, décrit Amy. De fait, cette dévoreuse de livres se retrouve au cœur d’un monde bien réel. On lui fait une petite place, on s’organise. Chose déjà extraordinaire pour Sara, car jusqu’à présent, elle a plus appris à contempler le monde à travers ses lectures qu’à vivre pleinement. Amy l’a voulu ainsi, mais pouvait elle tout prévoir ? On s’amuse, en pensant à l’auteur lui-même, emporté par l’ampleur de ses personnages. A-t-elle mesuré toutes les conséquences quand elle a décidé de parachuter Sara dans ce monde bien huilé, au destin inéluctable ?
C’est une fresque exquise, une succession de rencontres maladroites, tendres ou explosives, une douce alchimie des hasards. Un de ces livres qui ne se referment jamais tout à fait… Fabienne (le 23 mars 2016) |
Dans ce roman sublime, Ron Rash porte en éclairage les répercussions des coups de canon qui sont tirés de l'autre côté de l'atlantique, sur un coin perdu du fin fond d'une Amérique pleine de préjugés, bêtise et violence. Dans une nature hostile, mais protectrice, il installe une belle histoire d'amour entre un inconnu dont personne ne sait et une jeune femme vouée à la solitude. La musique et la nature vont les rapprocher mais la xénophobie et le patriotisme des hommes de la vallée vont détruire cet amour innocent. Une prose magnifique, des personnages plus qu'attachants, une intrigue intelligente, un volet de l’histoire inconnue, un superbe roman sur la part d’ombre qui gangrène le monde et les hommes. Dominique (le 25 novembre 2015) |
Un Don Quichotte contemporain...
Mike Cervantès, américain, ne comprend pas pourquoi, lorsqu'il donne son nom et son prénom dans les administrations, son prénom est régulièrement transcrit « Miguel ». C'est au cours d'un séjour en prison, où il s'occupe de la bibliothèque, qu'il fait connaissance de l'auteur de Don Quichotte. Il a un sacré caractère, le bonhomme ! Après avoir perdu une main à la guerre en Afghanistan, il rentre aux USA où il reste en dehors de la société. Il part sur la route au volant de sa vieille Ford Mustang, et récupère un « latino » entré illégalement aux USA, qu'il appelle « Sancho ». L'écrivain Miguel Cervantès intervient régulièrement dans sa vie, qui commence à ressembler à la fois à celle de Don Quichotte et à celle de son auteur. Une superbe bédé : une histoire captivante, un personnage touchant, des allusions à la littérature censurée, un dessin (noir et blanc) très beau, avec les paysages immenses des USA, des visages et des regards très expressifs, des scènes nocturnes parfaitement rendues... Un vrai coup de cœur ! Sabine (le 25 novembre 2015)
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Venus d'ailleurs de Paola Pigani
Ils viennent d’ailleurs pour trouver une vie meilleure. La guerre fait rage au Kosovo ; Mirko et sa sœur Simona, après l’incendie de la maison familiale, décident de fuir. Après un périple de plusieurs mois et un passage en Italie, leur passeur les dépose au Puy en Velay. Commence le long parcours administratif du demandeur d’asile. Ils choisissent Lyon pour commencer une nouvelle vie. Chacun tente de se reconstruire. Simona s’accroche à l’apprentissage de la langue française pour ne plus passer pour une étrangère. La nuit, Mirko parcourt les friches de la ville pour mettre sur les murs toute ta rage. L’auteur parle de l’exil avec beaucoup d’humanité et de délicatesse. Un très beau roman qui m’a donné un autre regard sur les réfugiés.Un extrait (Mirko et Simona sont au centre d’accueil du Chambon) : « Robert, le bénévole qui leur donnait des cours de français, lui avait demandé de commencer par faire la liste de ses chagrins et de ses rêves. … Je veux, je voudrais, acheter un soutien gorge, un stylo plume, de l’aspirine. Je veux, je voudrais, écrire à ma mère….Je veux, je voudrais dire à quoi ressemblent le Chambon-sur-Lignon, les murs larges, la pierre grise, les toits comme des tableaux noirs d’école, la rivière si petite, le pain si bon, le vent froid, l’air qui coupe le souffle.Je veux, je voudrais, avoir la réponse de l’Office française de protection des réfugiés et apatrides pour moi et mon frère.Je voudrais dire. Ici, on mange bien, les fromages, j’adore ! Il me manque les olives, les figues douces comme les mains de gjyshe (grand-mère en albanais). Gisèle (le 11 novembre 2015) |
La sophrologie au féminin de Laurence Roux-Fouillet (Presses de la renaissance)
Résumé : La femme moderne vit plusieurs vies en une seule : épouse ou compagne, amante, mère, éducatrice, engagée dans la vie professionnelle, associative, culturelle, sociale. Elle est présente sur tous les fronts. On lui demande tout, elle accepte trop, souvent sans la reconnaissance qu'elle mérite. Elle se débat entre stress chronique et multiplicité des tâches, soumise à un sentiment de culpabilité.
Ce livre propose aux femmes de comprendre et de supprimer en douceur les sources de stress quotidien, grâce à l'apport de la sophrologie. Il s'appuie sur le constat d'un stress typiquement féminin, entretenu par un mode de vie et des comportements conditionnés.
Ce livre est tout simplement génial ; c'est exactement ce que je cherchais . Ici, on apprend à prendre soin de soi : son mental, sa zen attitude, on déculpabilise, on essaie de se réapproprier une harmonie ou de lâcher le stress qui ne manque pas de nous sauter dessus, on apprend à renouer avec soi-même et à décompresser.
Livre très intéressant très bien expliqué avec de nombreux exemples très faciles à mettre en pratique. C'est un guide au quotidien qui m'aide beaucoup à lâcher prise, à respirer, à vivre l'instant présent. Marlène (le 4 novembre 2015)
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La Maladroite d'Alexandre Seurat
La Maladroite est le premier roman d'Alexandre Seurat et mon "coup de coeur" de la rentrée littéraire ; l'histoire commence par la disparition de Diana, une petite fille de 8 ans, disparition qui ne semble pas étonner ceux qui ont côtoyé la vie de Diana et tout particulièrement son institutrice: "quand j'ai vu l'avis de recherche, j'ai su qu'il était trop tard. Ce visage gonflé, je l'aurais reconnu même sans nom (...) visage fatigué, qui essayait de dire que tout va bien, quand il allait de soi que tout n'allait pas bien." Alexandre Seurat laisse s'exprimer tour à tour les "proches" de Diana : sa grand-mère, sa tante mais aussi l'institutrice et la directrice d'école qui ont pressenti de mauvais traitements à l'encontre de la petite fille. Le roman est construit comme une enquête avec recherche d'indices pour essayer de "prouver" que Diana n'est pas la petite fille maladroite que ses parents décrivent inlassablement, mais qu'elle est belle et bien victime de mauvais traitements L'auteur ne nous épargne pas, les faits de violence vont crescendo et même si on devine une fin tragique, on ne veut pas y croire et on ne peut que s'interroger sur le rôle de chacun dans cette histoire qui met en avant les non-dits, le sentiment d'impuissance, les mensonges, la peur mais aussi les failles du système de protection à l'enfance. Un premier roman tout en finesse malgré la gravité du sujet.
Nathalie (le 28 octobre 2015)
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La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel
La guerre. Monsieur Linh quitte son pays. Il a tout perdu, comme les centaines d’autres personnes qui ont embarqué avec lui. Son fils et sa belle-fille sont morts. Dans ses bras, il porte un bébé. Le voilà seul, désormais, avec sa petite fille Sang Diu. En France, il découvre un pays bruyant, agité, peuplé d’indifférence. C’est le choc des cultures. Tout lui est étranger. La langue aussi bien sûr. Un jour pourtant, il rencontre un homme, qui lui parle. Et bien qu’il ne comprenne pas un seul mot, cet homme va lui parler au cœur… Portée par le beau récit, sobre et digne, de Philippe Claudel, cette histoire est la rencontre de deux hommes que tout éloigne. Elle raconte leur tendresse et leur humanité. Elle dit aussi toute leur douleur et leur folie. On ne sort pas indemne de la lecture de ce roman. Isabelle (le 14 octobre 2015)
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En débarquant au Danemark, Valdemar, alors jeune étudiant islandais se rapproche un peu plus de sa passion des livres anciens. La bibliothèque universitaire de Copenhague conserve jalousement le livre du roi, un manuscrit inestimable, mémoire du peuple islandais. Son professeur d’études nordiques en est un éminent spécialiste. C’est un personnage inclassable et mystérieux. Rien n’aurait pu préparer notre jeune narrateur à cette rencontre, et aux évènements qui s’en suivent. La valeur historique et idéologique de ce livre en fait un document convoité. Il faudra traverser l’Europe, exhumer de vieux démons et combattre les superstitions afin de protéger le livre, éviter qu’il ne tombe entre de mauvaises mains. Car des hommes ne reculeront devant rien pour réécrire l’Histoire à leur convenance et justifier de sombres idéologies . Mais le livre du roi semble insaisissable, circule de mains en mains et dans le secret de ses textes fondateurs influence petites et grande destinées. Arnaldur Indridason nous offre une aventure riche de connaissances et de rebondissements. Un voyage initiatique au cœur des mythes fondateurs germaniques. Fabienne (le 7 octobre 2015) |
La reine des lectrices d'Alan Bennett (Denoël,2009)
Oh my God ! Il se passe quelque chose de terrible au royaume de la verte Angleterre !!! Sa Majesté Elizabeth II s'est soudain prise de passion pour la lecture !! La voilà qui dévore à tour de bras tout ce que lui conseille son "tabellion" particulier. Les conseillers, le gouvernement sont dans tous leurs états... Cette lubie met en effet en péril la royauté. D'abord parce que la reine se doit de ne pas avoir de passion sinon tous ses sujets qui ne la partagent pas risquent de se sentir exclus. Et puis ensuite, et surtout, parce que cette nouvelle occupation a de drôles d'effets : Sa Majesté se met tout à coup à regarder son entourage avec plus d'attention et même, oh my God ! à remettre en question certains aspects immuables du protocole liés à sa fonction... Un délicieux roman, à l'humour so British, bien moins superficiel qu'il n'en a l'air. A travers les expériences de lecture d'Elizabeth II, on découvre un pan de la littérature britannique, et on perçoit tous les bienfaits de la lecture, ainsi que son aspect hautement subversif (on peut même être amené à écrire, à force de lire, c'est dire si c'est dangereux !). Un livre donc que des bibliothécaires ne peuvent que chaudement recommander... Laurence (le 2 septembre 2015)
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Check-point de Jean-Christophe Rufin
Alors que Les Lecture sous l’Arbre mettent à l’honneur la poésie des Balkans, je vous invite à suivre un convoi humanitaire parti de Lyon en 1995 pour la Bosnie. Depuis l’éclatement de la Yougoslavie au début des années 1990 il n’existe plus que des « séparations imprévisibles et mouvantes entre zones ethniques, obéissant à l'autorité de chefs locaux » comme frontières. J’avais aimé Rouge Brésil puis Globalia, je n’ai pas lâché Check Point. Je me suis laissée embarquer dans ce magistral "huis-clos roulant", pour reprendre la propre expression de l'auteur. Check-point est un grand roman d’ aventure mais aussi un grand roman d’amour, où les protagonistes qui cachent leur passé et leur blessure sous une carapace, vont se découvrir au fil du voyage et mener coûte que coûte le convoi à destination. Mais quelle destination et surtout quel chargement ? On prend conscience tout au long de ce roman du changement de nature de l’engagement humanitaire, changement au coeur des débats actuels. De quoi les victimes ont-elles besoin ? De nourriture ou d’armes ? De survivre ou de vaincre ? Y a t il encore à notre époque une place pour la neutralité bienveillante de l’action humanitaire ? Gage d’un grand roman, on ne le lâche pas comme ça et on reste pensif après sa lecture : mais jusqu’où ira la violence ? Sommes-nous pris dans un engrenage qui ne verra pas sa fin ? Dominique (le 12 août 2015)
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Bonsoir la rose de Chi Zijian, ed Philippe Picquier.
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L'histoire se passe à Harbin, en Mandchourie, tout au nord de la Chine. Dans cette région proche de la Sibérie, beaucoup de juifs s'y sont réfugiés durant la révolution d'octobre. Xiao'e, notre narratrice, jeune fille modeste, née à la campagne, trouve un emploi de correctrice dans une agnece de presse. Avec l'aide de son amie Weina, jeune femme dynamique et fonceuse, elle trouve une chambre à louer chez l'habitant, en l'occurence chez une vieille dame juive, Léna. L'octogénaire, peu loquace, passe son temps à soigner ses plantes et à prier. Peu à peu les deux femmes vont s'apprivoiser et découvrir qu'elles portent toutes les deux un terrible secret. Ce roman dresse le portrait de trois femmes prises entre modernisme et tradition. Une belle découverte. Gisèle (le 5 août 2015) réserver |
Les quatre saisons de l'été de Grégoire Delacourt
Eté 99, dont certains prétendent qu’il est le dernier avant la fin du monde. L'amour décliné au fil des âges. Le premier amour d’adolescence de Louis et Victoire. Le temps des premiers baisers mais aussi celui des premiers chagrins et peut-être la fin de l’innocence. L’auteur nous offre ici de belles pages d’amour toutes en poésie et en finesse. |
La vie est facile, ne t'inquiète pas d'Agnès Martin-Lugand
Après Les gens heureux lisent et boivent du café paru en 2012, voici la suite attendue du best seller de Agnès Martin-Lugand où l'on retrouve le personnage de Diane qui cherche toujours à se reconstruire après la mort tragique de sa fille et de son mari. L'auteure, qui est aussi psychologue croit en la possibilité de "guérir" de la perte d'êtres aussi chers : "C'est ce que j'ai essayé de faire avec Diane, l'amener à accepter de vivre avec ses morts sans s"interdire de vivre". D'ailleurs, dans ce nouveau roman, Diane s'affirme davantage dans la prise en main de sa vie. Le livre est aussi fort que le premier tant au niveau de l'écriture fluide qu'au niveau des sentiments et des émotions que l'on peut ressentir au travers des personnages et qu'Agnès Martin-Lugand parvient si bien à nous transmettre. Une page de l'histoire de Diane se tourne, reste maintenant à attendre l'adaptation du premier roman les gens heureux lisent et boivent du café sur grand écran car les droits cinématographiques ont été acquis par le producteur américain Harvey Weinstein, à qui l'on doit notamment le succès de The artist ou Le discours d'un roi... à suivre... Nathalie(le 22 juillet 2015) réserver |
Broadway Limited de Malika Ferdjoukh
T-1 : Un dîner avec Gary Grant (Ecole des Loisirs)
C'est un drôle de malentendu qui va mener Jocelyn Brouillard devant la porte de la Pension Giboulée, 78ème Rue Ouest, New York. Notre jeune français vient de débarquer. En poussant la porte de cette honorable maison, il entre dans une ruche étourdissante. Nous sommes en 1948, le voyage commence. New-York est une ville en pleine effervescence. Mystérieuses, vivantes, splendides, mouvantes, les rencontres sont multiples, toutes touchent au cœur de la ville. Ses co-pensionnaires sont danseuses, comédiennes, cigarette-girl, étudiantes, chacune nous amène dans son Amérique. Elles ont côtoyé Fred Astaire ou échangé quelques mots avec Grace Kelly. Sous nos yeux ébahis, le tout Broadway défile. Auditions et spectacles nous dévoilent peu à peu les coulisses d'un monde de légende. L'écriture de Malika Ferdjoukh nous entraîne dans une mise en scène étourdissante. Les séquences se succèdent et nous dévoilent des personnages mystérieux et attachants. Elle aime nous perdre et brouiller les pistes. A suivre... Fabienne (le 1er juillet 2015) réserver |
C'est très bien comme ça, d'Annie Proulx (Etats unis)
Un livre de 9 nouvelles où Annie Proulx décrit la vie de gens simples du Wyoming. Comment arriver à survivre dans un environnement difficile, et où on ne peut pas trop compter sur les voisins ni même sur la famille... L'auteur sait nous émouvoir par certaines histoires, par exemple celle d'Archie et Rose (« Les vieilles chansons de cow-boy »), un très jeune couple qui essaie de s'installer en 1885 dans un endroit encore sauvage, en construisant une cabane. L'impossibilité de gagner sa vie poussera Archie à se faire embaucher comme cow-boy dans un ranch lointain, alors que Rose est enceinte. Le plus terrible dans cette histoire est que tout le monde les oublie et que leur disparition passe presque inaperçue.
J'ai aussi beaucoup aimé l'histoire des indiens qui attendent depuis des années qu'un troupeau de bisons arrive à un endroit où ils pourront les canaliser vers une falaise fatale (« La grande coupe grasse de sang »). Annie Proulx fait de belles descriptions du lieu et de ses habitants...lire la suite
Sabine (le 3 juin 2015)
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La meute des honnêtes gens de Laurence Biberfeld (Edition Au-Delà du raisonnable)
Ce roman tisse deux intrigues policières qui se déroulent dans une magnanerie et filature d’un petit village des Cévennes. Laurence Biberfeld nous fait voyager d’une époque à l’autre autour de deux meurtres perpétrés de façon similaire sur le propriétaire de la filature et son descendant 100 ans plus tard. De son écriture précise, truffée d’expressions occitanes et de riches descriptions visuelles et olfactives de ces paysages cévenols, l’auteur dénonce les injustices, sévices, perpétrés de tout temps sur les pauvres gens. Elle raconte les conditions de vie des filatures, des bagnes pour enfants de l’époque tout en faisant un parallèle avec les laissés pour compte de notre société actuelle. Tout au long du roman elle décortique avec rage, passion et tendresse les sentiments des différents protagonistes mais garde toujours son indulgence aux petits, aux misérables aux abandonnés. Un auteur et une jeune maison d’édition à découvrir et sans conteste à suivre… Dominique(le 20 mai 2015) |
"Terre des oublis" de Duong Thu Huong (Ed. S. Wespieser)
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Prix Femina du meilleur roman étranger en 2006.
Ce roman nous fait découvrir la vie au Viet Nam sous le régime communiste d'après-guerre. Miên, une jeune femme vietnamienne est mariée à un riche propriétaire terrien, Hoan, dont elle a un fils, Hanh. Elle voit un jour sa vie bouleversée par le retour de Bôn, l'homme qu'elle avait épousé 14 ans auparavant et que tout le monde croyait mort. Bôn, héros et martyr, vétéran communiste, réclame sa femme. Miên est partagée entre son sens du devoir et son amour pour Hoan et son fils : trois destins brisés… Avec un jeu d'écriture fluide, juste, poétique, la romancière nous livre tour à tour les pensées, les réflexions, le cheminement de chacun des trois protagonistes. |
"Trompe-la-mort" de Jean-Michel Guenassia (Albin Michel, 2015)
Tom Larch né d’un père anglais et d’une mère indienne vit ses 8 premières années en Inde. Sa mère tombe malade et la famille s’installe à Londres. Le choc des cultures est éprouvant pour le petit garçon qui va trouver du réconfort auprès des familles indiennes installées en Angleterre. Sa mère meurt accidentellement dans l’incendie de la maison. Tom s’éloigne de plus en plus de son père et le jour de ses 18 ans il s’engage dans les Royal Marines, rompant définitivement avec celui-ci. Sous le drapeau anglais, il sera présent dans les plus grands conflits mondiaux.
Surnommé « Trompe la mort » suite à un terrible accident d’hélicoptère en Irak, Tom Larch va devenir un héros malgré lui.
Quelques années plus tard, un milliardaire anglais demande à Tom de retourner en Inde où son fils unique a disparu. De retour dans son pays qu’il ne reconnait plus, notre héros va vivre des aventures rocambolesques jusqu’à côtoyer la mort.
Magnifique conteur, Guenassia nous livre une nouvelle fois un roman d’aventures riche sur les rapports humains, sur la quête de soi et formidablement documenté sur la société indienne.
Parole de la mère à Tom : Tu sais, mon fils, il ne faut penser qu'au présent, sans cesse. Le reste n'a pas d'intérêt. L'avenir nous est interdit ; pour nous, êtres humains, c'est le présent qui existe. N'oublie jamais que la vie est une maladie incurable, Tommy.
Gisèle (30 avril 2015)
"Les Rouges" de Pascale Fautrier (Seuil, 2014)
Il fallait le faire…
Entendons cette expression dans ses 2 sens : il fallait l’écrire ce « roman vrai » des Rouges et Pascale Fautrier relève brillamment le défi.
Cette fresque familiale touffue s’étale de 1793 jusqu’en 2013. Sur huit générations, c’est l’histoire de la mémoire ouvrière et de la conscience de gauche qui nous est racontée. Avec ses rêves et ses utopies mais aussi ses renoncements, ses trahisons, ses errements.
Très documenté, cet ovni littéraire et premier roman est une enquête fouillée qui va au cœur des appareils politiques.
Les Rouges, ce sont « ces millions d’hommes et de femmes de notre peuple, qui, deux siècles durant dans la paix et la guerre, par le travail et par le sang, ont façonné l’histoire de France sans y avoir accès. » *
L’auteure fait revivre ses ancêtres paysans de la région de Vézelay, ces Sautreau bouffeurs de curé. D’Antoine le Jacobin à Madeleine, ils rencontreront ou évoqueront de grandes figures de l’histoire : Babeuf, Blanqui, Proudhon, Jaurès ou bien encore Camélinat le dernier des Communards enterré tout près d’eux dans le cimetière de Mailly à 20 km de Vézelay. On suivra les Sautreau pendant deux siècles : ils feront la Révolution, les guerres du « ‘Poléon », ils combattront pour la République, ils vivront les répressions sanglantes de la révolte des Canuts, de 1848, de la Commune. Ils seront de toutes les luttes, de la naissance des syndicats à la Résistance…
Dès qu’elle le peut, en fouillant archives et travaux de chercheurs, Pascale Fautrier s’attache à nous donner avec précision et ferveur les noms de ce peuple de gauche acteur de cette somme impressionnante et foisonnante : pour la mémoire. Et pour la fidélité.
*François Mitterrand, discours d’investiture, 21 mai 1981
USA de John Dos Passos
Ces trois romans (42e parallèle, L'An premier du siècle et La Grosse galette) constituent une vaste fresque de la vie américaine entre 1900 et 1930, dans laquelle Dos Passos oppose les " deux Amériques " : la riche et la pauvre, celle des nantis et celle des démunis, celle des idéalistes forcenés et celle des désespérés, victimes de la Dépression. Dos Passos poursuit et réussit ici un projet littéraire extrêmement ambitieux : rendre compte en terme de fiction de l'histoire des masses américaines. Ainsi chaque personnage réapparait-il dans la trilogie. Cette " comédie humaine " est à la fois un roman politique, le roman de l'Amérique et celui de la ville, ville-machine, qui broie nombre de personnages. En résumé, cette trilogie est une œuvre majeure de la littérature du XX ème siècle, à lire et à relire. Patrick (le 4 février 2015)
"L'autoroute " de Luc Lang (Stock)
Tout se passe comme dans un film, un film tourné la nuit, avec pour seul éclairage la lumière blanche des phares ou la lumière rouge des feux des véhicules qui empruntent « l’autoroute ». A proximité, la scène principale : une grande propriété en ruine au milieu des champs de betteraves.
Fred, le narrateur, saxophoniste, est un saisonnier qui passe ses nuits au volant d’une arracheuse de betteraves. Il observe et nous fait découvrir les personnages qui habitent le décor. Thérèse et Lucien, un couple énigmatique dont nous perçons le secret au fur et à mesure de la lecture et tous les autres qui leur permettront d’être sous « les feux de la rampe ».
Quant au jazz, présent tout au long de l’histoire, il compose la bande originale du roman. Un livre intrigant et envoûtant à écouter… Sylvie (le 5 novembre 2014)
« Pas pleurer » de Lydie Salvayre
Parmi le grand nombre de livres proposés à l’occasion de la Rentrée littéraire de cet automne j’ai lu et vous conseille « Pas pleurer » de Lydie Salvayre.
« Pas pleurer » évoque une période de l’histoire de l’Espagne qui est restée gravée dans notre mémoire grâce au célèbre tableau de Picasso « Guernica », la guerre civile espagnol. L’auteure choisit comme point d’orgue l’été anarchiste de l’an 1936 à Barcelone, pour nous conter cette utopie libertaire définie comme « une lueur tremblante au fonds d’un puits d’espoir » par un des protagonistes de ce beau roman.
A travers les souvenirs sélectifs de la mère de la narratrice on découvre de l’intérieur cette période de l’histoire qui a donné tant d’espoirs et de désillusions au peuple espagnol et européen.
On comprend la société espagnole de l’époque, on s’enthousiasme à l’idée d’un avenir meilleur, on s’indigne des atrocités commises par la violence des hommes.
Dans une écriture « tantôt impeccable, tantôt joyeusement malmenée », Lydie Salvayre nous conte une histoire familiale brisée par les évènements historiques imposés par des enjeux politiques.
Un coup de cœur… incontestablement … ! Dominique (le 22 octobre 2014)
« L'enfant des marges » de Franck Pavloff
Pourquoi Ioan vit-il reclus dans les Cévennes ? Pourquoi s'efforce-t-il à monter et remonter les murets de pierres sèches du vallon sous l'œil attentif de son voisin ? Pourquoi n’entend-t-il pas son appel au secours ? Quel secret garde-t-il ainsi ? Et puis un jour, ce message reçu sur le portable et le voilà en route pour tenter de retrouver Valentin, son petit-fils, parti pour Barcelone avec une amie. Ioan devra s'immerger dans la foule, sillonner la ville, parcourir les Ramblas, les nombreux squats de la capitale catalane. Il y fera des rencontres, bonnes ou mauvaises, dans des lieux à chaque fois surprenants. Perché en haut des tours de la Sagrada Familia, perdu dans la foule de la place Gaudi, retranché dans des refuges, Ioan part à la recherche de soi, oscillant entre acceptation, révolte et amour ! Sylvie (le 15 octobre 2014)
« En souvenir d’André » de Martin Winckler, P.O.L
Le narrateur, Emmanuel Zacks est médecin. Il travaille dans une unité de soins palliatifs. Il se spécialise dans le traitement de la douleur.
Un jour, il est appelé auprès d’un confrère, André, atteint d’une maladie incurable pour l’aider à mourir paisiblement. Il veut pouvoir dire au revoir à sa femme et à ses enfants en toute lucidité. Il ne lui demande pas seulement de le seconder pour mourir mais aussi d'être à ses côtés au moment de sa mort.
Pensant que cela serait un cas unique, d’autres vont suivre… « en souvenir d’André ».
Ce médecin a aidé dignement des personnes à mieux partir. Dans ce roman, Martin Wincker traite de l’aide médicale au suicide, de l’euthanasie sans jamais la citer. Il ne parle pas non plus de légalité. D’ailleurs on ne sait pas dans quel pays se situe l’histoire : en France, en Angleterre, au Québec où il vit ?
Un roman bouleversant …qui questionne…la fiction est-elle proche de la réalité ?
Existe-t-il dans les hôpitaux de telles pratiques ? Qu’attend-on pour légiférer ?
Voilà un roman qui nous amène à s’interroger sur le sujet…qui ne laisse pas insensible …bien qu’il n’y ait pas de réponse immédiate. Gisèle (le 1er octobre 2014)
« Plus jamais sans elle » de Mikaël Ollivier, Seui
Son bac avec mention en poche, Alan ne sait pas ce qu’il va faire de sa vie. À son père qui lui demande ce qu’il désire pour ses dix-huit ans, il répond sans hésiter : “ma mère”, qui l’a abandonné à la naissance.
Avec son nom et son adresse, il parvient sans mal à retrouver Helen et s’impose aux côtés de cette femme mystérieuse qui ne semble pas disposée à jouer les mamans. Et bientôt, sur la route de Sofia où la jeune femme a une affaire à régler, ils tombent dans un guet-apens et échappent de justesse à la mort.
Que cache Helen derrière son masque ? Quelle histoire ? Quels secrets ? Quels tourments ? Est-elle encore capable de devenir une mère ?
En tout cas, la vie d’Alan est maintenant entre ses mains. Et dans leur lutte pour échapper à leurs poursuivants, les deux fuyards vont devoir apprendre à se connaître. Se fabriquer une histoire. Et, qui sait, peut-être s’aimer ?
Merveilleux livre ! L'amour qui lie la mère et le fils malgré leurs petits secrets. Livre très facile à lire qui nous fait voyager et surtout une incroyable aventure. Beaucoup de suspense, d'actions, avec une petite touche d'humour.
On ne décroche pas une seule fois de l'histoire, il y a toujours quelque chose qui fait qu'on a vraiment envie de savoir ce qui va se passer.
Je n'ai pas du tout été déçue par ce livre, je le conseille ! Marlène (1er octobre 2014)
« Pourquoi j'ai mangé mon père » de Roy Lewis
Voilà un "petit" roman qui ne manque pas d'originalité: décalé, anachronique, plein d'humour, il dépeint une caricature de la société actuelle en la transposant dans le contexte historique du néolithique et revisite les grands thèmes tels que l'éducation, les relations humaines, l'écologie, le progrès... Ernest, Le narrateur, nous raconte sa vie d'homme préhistorique auprès de sa famille et notamment de son père, Edouard qui croit en l'évolution de son espèce notamment après avoir découvert le feu; il y a aussi l'oncle Vania qui lui considère le progrès comme dangereux et néfaste; et les autres membres de la famille ne sont pas en reste puisque chacun sait se distinguer à sa manière... plutôt drôle et loufoque..
Nathalie ( 17 septembre 2014)
« L'homme sans argent » de Mark Boyle
Vivre sans argent volontairement, c'est possible : Mark Boyle, un Britannique l'a fait pendant 1 an. Il raconte son expérience dans ce livre . Il a remplacé les transports par le vélo, il prend sa douche dans la rivière, lave ses vêtements à la main, remplace le papier toilette par de vieux journaux, la brosse à dent c'est un os de seiche ! le dentifrice ? des graines de fenouil ! il a récupéré une caravane abandonnée, et l'installe sur une ferme bio, le tour est joué. Il utilise un PC portable à énergie solaire pour bloguer sur son site (justfortheloveofit.org), qu'il a payé en vendant sa maison. Sa vie est faite de troc et de travail.
« Je vais utiliser l'argent du livre que je suis en train d'écrire pour acheter un terrain où je vais créer une communauté libre, Freeconomy Community, un lieu où les gens peuvent vivre sans argent, faire pousser leurs propres aliments et utiliser de la nourriture mise au rebut… »
Très intéressant, bonne analyse de notre folie de croissance et de consommation.
Un livre à lire … Marina (10 septembre 2014)
« La femme au carnet rouge » d’Antoine Laurain
Paris, la nuit. Laure se fait voler son sac en rentrant chez elle.
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee
Un grand classique de la littérature américaine, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ( To kill a mockingbird dans sa version originale en anglais), est le seul livre publié de Harper Lee et grâce auquel elle a reçu le Prix Pulitzer en 1961. Un chef d’œuvre aujourd'hui encore étudié dans la plupart des collèges et lycées américains.
Scout est une jeune fille qui vit avec son frère Jem et leur père Atticus dans le comté de Maycomb en Alabama dans les années 1930. L'histoire se passe en plein contexte de ségrégation raciale dans le sud des États-Unis. Atticus est un avocat intègre et courageux qui élève seul ses deux enfants, dans le respect des autres et de la justice. Il se bat toujours pour ce qu'il croit juste et sera commis d'office à la défense d'un jeune noir accusé de viol sur une jeune fille blanche. Tout le monde ayant déjà condamné le jeune homme de par sa couleur de peau, Atticus sera le seul à se battre pour prouver son innocence. Nous découvrons l'histoire à travers les yeux de Scout, une narratrice un peu garçon manqué et bagarreuse, qui nous livre ici un récit sans langue de bois, avec des vraies questions d'enfants sur la société qui l'entoure.
Les polars historiques de Viviane Moore, (Collection Labyrinthes)
Soyons fous ! Cet été délectons-nous de polars historiques ! Souvent trop Histoire et pas assez polars (ou le contraire…), le polar historique peut décevoir.
Mais ici, que nenni… Viviane Moore, auteure française comme son nom ne l’indique pas, concocte avec talent des intrigues bien ficelées au cœur d’une description très documentée du Moyen Age au XIIème siècle. Le chevalier Galeran de Lesneven affronte moult périls et résout de sombres mystères. Au fil de ces romans, nous l’accompagnons sur les Chemins de Compostelle mais aussi en Bretagne, en Gironde, à la Rochelle, dans l’Abbaye de Jumièges ou encore à Chartres où l’on construit la cathédrale.
Pour que le plaisir soit total, vous trouverez parfois en fin de volume quelques recettes de cuisine médiévale. Galimafrée, sauce de trahison (!) ou hypocras n’auront plus de secret pour vous. Bonne lecture… et bon appétit !
Sylviane
Bleu sang, Noir roman, Rouge sombre, Blanc chemin, Jaune sable, Fauve sont les titres de cette série publiée dans la collection Labyrinthes.
"Survivre pour voir ce jour" de Rachel Mwanza, Mbepongo dedy Bilamba (Ed. Michalon)
Rachel a 16 ans et s’apprête à se rendre au Festival de Berlin. Elle est à quelques heures de recevoir l’Ours d’argent de la meilleure interprétation féminine, mais l’ignore encore. Accusée de sorcellerie, Rachel a vécu une grande partie de son enfance dans les rues de Kinshasa. Devenue une shégué, elle doit se débrouiller seule pour survivre, abandonnée et sans abri. Durant cinq ans, elle affronte la misère, la maladie, la faim et la violence…. jusqu’au jour où la jeune adolescente combattante et courageuse se présente à un casting sauvage. Ils sont plus de 200 enfants et elle décroche le premier rôle pour le film Rebelle de Kim Nguyen qui sera nominé à la 85ème cérémonie des Oscars.
Le fabuleux destin d’une adolescente qui confie, dans un livre bouleversant, son douloureux combat. Des faubourgs de Kinshasa au tapis rouge d’Hollywood, un exemple de ténacité et de courage. Marina (23 juillet 2014)
"Piazza d'Italia" d'Antonio Tabucchi
« les mains tâtonnantes qui dénouèrent le nœud noir en deux rubans voletants dénouèrent aussi, comme le signal d’un prêtre, l’attroupement de la foule qui se dispersa dans la lumière de juillet. Garibaldo resta seul, avec ce sourire ironique dans ses yeux écarquillés, devant tous ces casques alignés qui regardaient mutuellement leurs pistolets baissés.»
Ecrit en 1973 et publié deux ans après, « Piazza d’Italia » est la première œuvre d’Antonio Tabucchi. Le livre parcourt l’histoire de l’Italie, de la proclamation de l’état unitaire à la création de la République Italienne. Plus qu’une œuvre historique, le texte d’Antonio Tabucchi se déclare fable populaire s’approchant dans son écriture du chef d’œuvre de Gabriel Garcia Marquez « Cent ans de solitude ». Grâce à la maestria narrative de Tabucchi, le lecteur est entraîné dans un univers poétique où le temps et le rêve se mettent au service d’une réflexion sur le pouvoir et la justice sociale… Un texte très beau, à découvrir cet été…. Patrick (16 juillet 2014)
"La fille aux cheveux rouge tomate" de Daniel Woodrell
« La fille aux cheveux rouge tomate » nous plonge dans l’univers de l’Amérique des laissés pour compte, de ceux qui « auraient tant voulu mais qui n’ont pas pu », qui ne sont pas nés dans la société des bien nantis, des bonnes gens sans histoire.
« La fille aux cheveux rouge tomate », ce sont des gens nature, qui se présentent tels qu’ils sont, sans fioriture, qui ont perdu le désir de résister ou au contraire survivent avec le rêve d’une autre vie.
L’écriture de Daniel Woodrell est criblée d’images, à chaque ligne, on a comme un flash de cette vie misérable, urbaine, mais aussi très humaine avec une lueur d’humour et beaucoup de poésie. Au début, on a du mal à suivre le rythme de l’auteur puis petit à petit le film se déroule et se dévoile sous nos yeux, on se laisse prendre par cette bande de jeunes paumés et on a une tendresse particulière pour la mère qui assume sa manière d’être et de vivre.
Un coup de maître à suivre … et pour vous faire envie un petit extrait :
"Faut croire que tous les gens qui me ressemblent grandissent avec une bombe à retardement dans l'organisme. Tu vois de quoi je veux parler : toutes les bombes nées de la colère, de la terreur, du ressentiment, et du simple fait qu'on ne peut pas se voir en peinture. Parfois, le tic-tac qui monte de toute cette ribambelle de bombes est tellement bruyant qu'on ne s'entend plus parler." Dominique (le 9 juillet 2014)
réserver
En finir avec Eddy Bellegueule d' Edouard Louis (Editions du seuil, 2014)
Pas facile de s’appeler Eddy Bellegueule quand on a une voix aiguë et qu’on a des gestes de fille. Avec son comportement efféminé, Eddy est considéré comme un monstre par ses parents et un pédé par les autres garçons. La vie devient un enfer pour ce garçon différent surtout dans ce village ouvrier où un garçon doit jouer au foot et draguer les filles.
Ce récit, écrit à la première personne, est sans doute autobiographique ; ce qui rend l’émotion encore plus forte.
Il y a une telle violence dans ce livre qu’on pense à ces enfants qui découvrent leur homosexualité et qui doivent affronter en silence la cruauté des autres parce qu’ils ne sont pas comme les autres.
C’est par les études et l’écriture (aujourd’hui Edouard Louis étudie à L’Ecole Normale Supérieure) que l’auteur a pu se libérer de ce fardeau.
Un livre émouvant avec parfois des détails crus à la limite de l’insoutenable. Gisèle (2 juillet 2014)
Complètement cramé !, de Gilles Legardinier
Arrivé à un âge où presque tous ceux qu’il aimait sont loin ou disparus, Andrew Blake n’a même plus le cœur à orchestrer ses blagues légendaires avec son vieux complice, Richard. Sur un coup de tête, il décide de quitter la direction de sa petite entreprise anglaise pour se faire engager comme majordome en France, pays où il avait rencontré sa femme. Là-bas, personne ne sait qui il est vraiment, et cela lui va très bien.
Mais en débarquant au domaine de Beauvillier, rien ne se passe comme prévu... Entre Nathalie, sa patronne veuve aux étranges emplois du temps, Odile, la cuisinière et son caractère aussi explosif que ses petits secrets ; Manon, jeune femme de ménage perdue ; Philippe, le régisseur bien frappé qui vit au fond du parc, et même l’impressionnant Méphisto, Andrew ne va plus avoir le choix. Lui qui croyait sa vie derrière lui va être obligé de tout recommencer…
réserver
"N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures" de Paola Pigani (ed. Liana levi)
Paola Pigani a rencontré la communauté manouche en Charente et a recueilli le témoignage d’une femme internée au camp des Alliers dès 1940.
C’est de cette histoire vraie, qu’est née Alba, l’héroïne de ce roman magnifique. Pendant six longues années, oubliés des hommes, loin de leurs chevaux, de leurs chemins, de tout ce qui fait leur vie, les Manouches vont survivre dans des conditions de détention épouvantables.
Paola Pigani fait revivre ce peuple libre et fier confronté à la misère et à l’enfermement en leur redonnant la parole. L’écriture romanesque pour la mémoire, oui… mais avec tellement de délicatesse, de poésie, de pudeur…
Le titre du livre, un très beau proverbe tsigane, c’est Alba qui nous le murmure à l’oreille. Paola Pigani, pénètre dans ce monde d’un pas léger. Avec des mots justes, si justes… Sylviane (le 4 juin 2014)
L'exception d'Audur Ava Olasdottir
Audur Ava "Fille d'Olaf", l'Islandaise, nous offre son troisième roman traduit en français. En plein feu d’artifice du Nouvel An, Floki annonce à Maria qu’il la quitte pour un homme : il a décidé de «sortir du placard », expression imagée et fort juste désignant le « coming out » (je suggère d’ailleurs aux populations francophones de l’employer sans réserve…) Nous apprenons au passage que les deux amants sont spécialistes de la théorie du chaos…Ca ne s’invente pas ? Eh bien : si !
Du même auteur : Rosa Candida et L’embellie
"Fontamara" d’Ignazio Silone
Fontamara est l’histoire sempiternelle d’abus commis sur les plus faibles par ceux qui se prétendent les plus forts. Une communauté de paysans dans un village du sud de l’Italie condamnés à vivre dans la misère et incapables de réagir face à la carence des ressources va être confrontée à la prévarication des élites locales dans un contexte de profonde transformation économique et sociale. L’écriture est superbe, l’ironie tranchante, mais vous découvrirez à la lecture d’un des romans italiens majeur du XXème siècle que Fontamara qui signifie « source amère » porte réellement bien son nom ...
Patrick (9 avril 2014)
"Les gens heureux lisent et boivent du café" d'Agnès Martin-Lugand (M. Lafon)
Ce livre a d’abord connu un succès médiatique via internet puisque l’auteure, Agnès Martin-Lugand a choisi de faire "éditer" son premier roman en version numérique avant de trouver une maison d’édition qui accepte de le sortir en version papier. Le récit est touchant et ne laisse pas insensible: « Ils étaient partis en chahutant dans l'escalier. J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux. » ; C’est l’histoire de Diane qui perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture; Quoi de plus tragique et de plus éprouvant ? Comment se reconstruire, survivre après une telle épreuve ? Agnès Martin-Lugand nous embarque dans son récit et nous fait passer par toutes les émotions. Parfois certes un brin trop sentimental (ce que de nombreux critiques lui ont reproché) mais le ton sonne juste et l’écriture est prenante, à tel point qu’une fois commencé, difficile de lâcher le livre… Et le succès ne devrait pas s’arrêter là puisque "Les gens heureux lisent et boivent du café" devrait prochainement être transposé au cinéma. Son auteure, qui participe à l’écriture du scénario, a déjà signé pour un deuxième ouvrage. Mais prévient, fidèle à la démarche qui l’a fait connaître: “rien ne dit que je ne reviendrai pas un jour à l’auto-édition sur le web“. Nathalie (26 mars 2014)
"Mémé" de Philippe Torreton (éditions L'Iconoclaste) .
Il ne veut pas l'appeler mamie, ni même grand-mère. Pour lui, c'est Mémé. Philippe Torreton rend hommage à sa grand-mère dans un livre touchant intitulé tout simplement "Mémé" .
Ce petit nom d’amour-là, dit toute une époque, mais aussi toute une modestie provinciale et sans chichis. En se penchant avec une tendre nostalgie sur celle qui fut l’héroïne de son enfance, le comédien Philippe Torreton évoque avec élégance la simplicité de ses origines.
L'auteur dresse un portrait tendre et nostalgique, où chacun retrouvera sa grand-mère ou celle dont il a rêvé.
Un livre plein de sincérité et agréable à lire. Marina (19 mars 2014)
"Vivement l'avenir" de Marie-Sabine Roger (Ed. du Rouergue)
Elle, c’est Alex, jeune femme, la trentaine, libre comme l’air. Elle va de ville en ville là où bon lui semble. Elle bourlingue. Pour l’instant, elle loue une chambre chez Marlène et Bertrand. Elle travaille au poulailler, tout à côté. C’est pas vraiment la joie ce boulot, mais il faut bien gagner sa vie. C’est d’ailleurs pas la joie non plus dans cette maison, ni autour. Ah oui, il y a Roswell aussi, le frère de Bertrand qui vit avec eux. Il n’est pas comme les autres Roswell. Handicapé. Marlène a beaucoup de mal à le supporter. Heureusement, Alex non.
Et puis, il y a Cédric et Le Mérou, deux personnages paumés, mal dans leur peau et dans leur vie, largués même. Sans avenir. Peut-être.
Dans un langage cru, Marie-Sabine Roger dresse un portrait réaliste d’une société déroutée, aux personnages marginaux, souvent perdus et désabusés, frappés par la crise et le mal de vivre. Mais, ce n’est pas un livre triste. C’est un livre positif, plein d’espoir, avec une profonde bienveillance et une grande humanité où, à force de patience et d’amour, tout devient possible. Finalement toutes porteuses d’un handicap, visible ou pas, Marie-Sabine Roger montre la capacité qu’ont certaines personnes à se révéler et à donner le meilleur d’elles-mêmes. Un livre magnifique qui va droit au cœur. Isabelle
"La nostalgie heureuse" d'Amélie Nothomb (Albin Michel)
Dans ce roman, Amélie Nothomb nous raconte son retour au Japon pour un reportage télévisé sur son enfance japonaise.
Retrouvailles et redécouvertes sont au programme. Mais tous les rendez-vous n'auront pas lieu dans ce pays qui a subi tremblement de terre et raz-de-marée dévastateurs. Sa maison d'enfance a disparu mais son école maternelle est là et l'accueil est chaleureux. Elle nous raconte sa joie et son appréhension de retrouver sa nounou, sa deuxième maman, et Rinri son premier amour. Elle nous dit aussi tout son désarroi face aux paysages dévastés de Fukushima. Et nous livre par petites touches sa fascination pour le peuple japonnais.
Entre deuil et nouvelles expériences, ce retour aux sources plein d'émotions et de vie est une belle fable sur le temps qui passe, ces gens et ces lieux qui nous construisent.
Ici, l'écriture vive et la justesse des mots propres à Amélie Nothomb donnent un souffle vivifiant à cette belle expérience de "nostalgie heureureuse". Fabienne (26 février 2014)
“La mécanique du cœur”, de Mathias Malzieu (Flammarion)
C'est sur les conseils d'une amie que j'ai décidé de lire ce roman, paru en 2007 chez Flammarion. Tout d'abord déroutée par le style de l'auteur (récit au présent et à la première personne) auquel je ne suis pas habituée, je me suis très vite laissée entraîner dans l'histoire.
Jack est né à Édimbourg en 1874 le jour le plus froid du monde, un jour si froid que son cœur a gelé. Pour le sauver, le Docteur Madeleine lui greffe une horloge qui fera désormais office de cœur. Jack vit grâce à elle, mais Madeleine lui explique les règles à suivre : ne pas toucher à ses aiguilles, maîtriser sa colère, et surtout ne jamais tomber amoureux. Jack grandit à l'abri du monde extérieur dans sa maison, et le jour de ses 10 ans, il a enfin le droit d'aller en ville. Il découvre de nouvelles émotions, et rencontre une petite chanteuse, Miss Acacia. Il demande à aller à l'école pour la retrouver, mais tout n'y sera pas rose pour cet enfant différent.
Ce joli conte est destiné aux adultes ayant gardé une âme d'enfant. Mathias Malzieu, chanteur du groupe Dionysos, est l'auteur de ce récit plein de poésie et de rêve. Il a en parallèle sorti un album sorte de bande originale du roman dans lequel il reprend, avec d'autres artistes tels Olivia Ruiz, Arthur H, Emily Loizeau, Grand Corps Malade, ou Alain Bashung, les moments forts du roman. Album et chansons, que l'on retrouve aussi dans le beau film d'animation tiré du roman qui est sorti sur les écrans le 5 février 2014. Frédérique (5 février 2014)
"Le puits des mémoires" de Gabriel Katz - Scrinéo (3 tomes : La traque, Le Fils de la lune, Les Terres de Cristal)
Faites-vous partie des personnes qui, comme l’auteur de ces lignes, ont dit un jour « la fantasy, très peu pour moi.. » ?
Non ? Bravo ! Jetez-vous sur ces trois volumes et, glouton que vous êtes, dévorez cette saga jusqu’à en oublier de dormir, de parler à votre famille ou pire…de bidouiller votre portable ou votre page Facebook…
Oui ? Juste un conseil : arrêtez de vous poser des questions et révisez votre jugement si vous ne voulez pas passer pour un(e) sombre idiot(e)… Parce que cette histoire est époustouflante, prenante, réjouissante !
L’histoire : trois hommes se réveillent dans les débris d’un chariot pénitentiaire accidenté en pleine montagne. Tous trois, totalement amnésiques, sont impitoyablement et mystérieusement traqués. Nils, Olen et Karib, frères d’armes, devront survivre et se réinventer. Du royaume d’Helion aux terres de Woltan, le trio affrontera nécromants et mages, complots, soldats et mercenaires. De l’action (c’est peu de le dire…), une intrigue maligne, des dialogues hilarants font toute la réussite de cette saga qui a obtenu le Prix des Imaginales 2013. Et on apprécie que l’auteur, qui dose généreusement « l’ingrédient suspens », ait le bon goût de faire confiance à l’intelligence du lecteur qui, peu à peu, lèvera le voile sur le mystère. La dernière page tournée, sera venu le moment où, hélas ! s’achèvera ce pur délice de lecture… Et ce sera dur, très dur. Sylviane (29 janvier)
"Il pleuvait des oiseaux" de Jocelyne Saucier (éd. Denoël)
"Purge" de Sofi Oksanen (éd. Stock)
« Il faut lire Purge », comme le médecin vous dirait « il faut faire une purge, c’est pour votre bien ». Au début, c’est doucereux, puis plus ça va plus c’est désagréable, à la limite de faire mal et quand c’est fini vous reconnaissez que c’était pour votre bien.
Eh bien"Purge", c’est un peu comme cela, au début ça part doucement, gentillet, puis la tension monte, les horreurs humaines surgissent mais l’écriture est si forte que vous ne pouvez qu’être pris par ce texte et cette rencontre entre ces deux femmes de deux générations différentes.
Et quand vous avez fini le livre, un peu fatigués de cette épreuve vous avouez que vous avez appris beaucoup sur l’histoire du XXème siècle de la Russie en général, l’Estonie en particulier, mais surtout sur la faiblesse et la force des hommes et des femmes dans des situations dont ils ne sont pas maîtres. Car "Purge" n’est pas un roman historique mais un roman qui va et vient entre les époques, les secrets de famille et les sentiments.
Et tout cela dans une écriture sublime, moderne qui va droit là où ça touche sans détours mais avec beaucoup de pudeur, de finesse et de tendresse.
Vraiment un livre et un auteur à découvrir. Dominique (8 janvier 2014)
Le péché des anges de Charlotte Link (Presses de la cité)
Charlotte Link fait partie des auteurs à suspense que je lis avec beaucoup de plaisir.
Une histoire de famille qui fait froid dans le dos, celle de Max et Mario deux frères jumeaux l'un est dangereux l'autre pas, deux visages d'ange avec un passé terrifiant.
Max est interné depuis six ans dans un hôpital psychiatrique. Quel crime a-t-il commis ?
Lorsque Mario lui annonce qu'il part en vacances dans leur maison de famille du sud de la France, Max panique... Pourquoi ce voyage le bouleverse-t-il... et jusqu'ou une mère peut-elle aller pour défendre ses enfants ...?
Une fin à laquelle on ne s'attend pas.
J'ai passé un très bon moment avec ce roman.
Marlène(18 décembre 2013)
"Sombre dimanche" d'Alice Zeniter (Albin Michel, prix du livre inter 2013)
Alice Zeniter est née en 1986. Normalienne et chargée d’enseignement à Paris II, elle a publié son premier roman « Deux moins un égal à zéro » à l’âge de 16 ans.
Dans ce roman, l’auteur nous emmène en Hongrie, pays où elle a séjourné plusieurs années.
Depuis 5 générations, la famille Mandy habite une petite maison en bois enclavée au milieu des rails de la gare Nyugati à Budapest. Chaque matin le grand-père nettoie le jardin des déchets jetés par les voyageurs. Et chaque 2 mai le vieux interprète la chanson « sombre dimanche » en se saoulant. Le petit Irme assiste à cet évènement sans comprendre. Dans cette maison vivent aussi le père Pal, la sœur Agi. La grand-mère Sarah est morte de « l’excès de communisme » selon le grand-père. La maman, Ildikö, est morte fauchée par un train. C’est à travers le destin de ces hommes que l’auteur nous retrace l’histoire de la Hongrie.
De l’invasion du pays par les russes, la destruction des statues de Staline, la chute du mur de Berlin et l’arrivée du capitalisme, Irme et sa famille regardent passer le temps sans se sentir envahis par ses grands changements. « Sa famille était trop petite , trop pauvre et trop inculte pour répercuter quoi que ce soit de la course du monde ». Gisèle (11 décembre 2013)
"Pause", de Susan MAUSHART (Nil)
Vous avez trois cents amis sur Facebook et quatre cent cinquante followers sur Twitter, mais à quand remonte le dernier dîner en famille où vous avez eu une vraie conversation avec vos enfants ? Le monde va-t-il s’arrêter de tourner si vous éteignez votre iPhone ? C’est le genre de questions que Susan Maushart se pose quand elle embarque ses trois adolescents dans une cure de déconnexion de tous les médias électroniques pendant six mois.
Ce n'est pas un roman, ni un journal, mais une étude sociologique sur notre monde et sur la génération des natifs numériques, ces enfants, qui sont nés avec ces appareils, et qui n'ont pas connu la vie sans télévision, sans téléphone portable, sans ordinateur, sans console, sans....
L'auteure étant docteure en sociologie des médias, elle est bien placée pour nous parler de nos comportements les plus fous, les plus improbables, face à tous ces nouveaux médias. L'Expérience que sa famille va suivre lui sert de support pour nous faire découvrir de nombreuses analyses, enquêtes et études de toutes sortes sur ce sujet.
C'est à la fois drôle, édifiant, très intéressant, et très instructif avec évidemment plusieurs leçons à en tirer, chacun selon ses propres habitudes et ses aspirations.
Et bien sûr, on termine ce livre en se demandant si on aurait le courage de faire la même Expérience, et la réponse à cette question nous permet de juger de notre degré de dépendance. Marina (27 novembre 2013)
L'homme-joie, de Christian Bobin
Dix-sept petits chapitres, des portraits, des réflexions, et toujours cette écriture à la limite de la poésie. Le livre s’ouvre sur la phrase « Partons de ce bleu, si vous voulez bien. » et se ferme sur « Ce bleu, je le glisse dans ce livre, pour vous. » Au milieu du livre, un « Carnet bleu », aux pages bleues couvertes de lignes manuscrites, une belle écriture grande et régulière, qui, j’imagine, est celle de l’auteur. « Écrire, c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable, et puis l’ouvrir. »
Que dire pour vous donner envie de lire ce livre ? J’ai simplement envie d’en transcrire ici quelques extraits.
« Un livre est voyant ou il n’est rien. Son travail est d’allumer la lumière dans les palais de nos cerveaux déserts. »
« Ce qui compte c’est la puissance de la joie qui éclate à la vitre de vos yeux. »
« J’ai lu plus de livres qu’un alcoolique boit de bouteilles. Je ne peux m’éloigner d’eux plus d’un jour. Leurs lenteurs ont des manières de guérisseurs. »
« Faire la vaisselle est une activité métaphysique qui redonne à un morceau de matière un peu de l’éclat du premier matin du monde (…) Je suis partisan des bouses de vache, des livres en papier et des vaisselles faites à la main. »
Je déguste les livres de Christian Bobin avec un plaisir de gourmande… Sabine (20 novembre 2013)
"Crime d'honneur" d'Elif Shafak (Phébus)
"Le soleil des Scorta" de Laurent Gaudé
Le décor : Montepuccio, dans le sud de l'Italie, une terre brûlée par le soleil. La famille des Scorta, essaye, à la force du poignet, de s'arracher à sa pauvreté. Née de la honte d'un viol, la lignée des Scorta est pourtant fière de son nom et porte la tête haute.
L'histoire d'une famille, pensez-vous, pas très passionnant... Et bien si, justement, c'est passionnant. Il émane de ce roman une force hors du commun. Ce n'est pas n'importe quelle famille Les Scorta, et Laurent Gaudé, pas n'importe qui. Son écriture, un vrai régal, est tout simplement magnifique ! Ce roman puissant, transpire la sueur, la folie, le soleil et la terre d’Italie. Il a reçu le prix Goncourt 2004. J'ai simplement adoré... Isabelle (18 septembre 2013)
Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgeral
C’est la sortie sur grand écran du film de Baz Luhrmann, en ouverture du dernier festival de Cannes qui m’a incitée à lire le roman de Francis Scott Fitzgerald, Gatsby Le Magnifique.
Nous sommes au lendemain de la grande guerre, dans les années 20, à New York; c'est l'époque de la prohibition et des excès en tout genre. James Gatz, alias Gatsby, personnage étrange au passé obscur et flou est réputé pour les soirées qu’il donne dans sa somptueuse propriété de Long Island. Convié à l'une de ces célèbres réceptions, Nick Carraway (conteur du récit) va se lier d'amitié avec son mystérieux voisin et recueillir de lui quelques confidences : Si James Gatz s'est élevé au-dessus de sa condition, a accumulé une fortune colossale, est devenu « Gatsby », c'est pour être digne de Daisy, l'amour de sa vie, mariée au millionnaire Tom Buchanan… Daisy qui n'est autre que la cousine de Nick…
Une histoire d’amour complexe qui tourne mal mais aussi la critique d’un monde pourri par l'argent et les apparences, tels sont les aspects qui ressortent de ce roman intriguant et tragique. Mais preuve en est aussi avec l’œuvre de Fitzgerald que l’argent ne fait pas le bonheur et que « nous luttons ainsi, barques à contre-courant, refoulés sans fin vers notre passé » Nathalie
"Bien dans sa cuisine : quand la préparation d'un repas devient une aventure intérieure" - Isabelle FILLIOZAT - (JCLattès)
Isabelle FILLIOZAT nous invite à un énorme festin. Cuisine surprenante où se mêlent recettes, exercices de méditation, influences culturelles et familiales, nutrition, santé et psychologie. Nos habitudes alimentaires ne sont pas anodines et ont un impact certain sur la croissance et le développement de l'enfant ainsi que sur notre rapport au monde. Allergies, intolérances alimentaires, hyperactivités, dyslexie, etc... sont abordés dans ce livre. Un éclairage nouveau, des explications simples pour une réflexion sur notre alimentation qui ne manque pas de saveurs. Du curry de porc de grand-mère Anne, à la verrine de gelée rouge au vert de pistou, vous aurez exploré un monde de sensations et de connaissances étonnantes. Un sommaire clair et précis permet au lecteur de retrouver facilement recettes et thématiques diverses.
A lire et à expérimenter au quotidien.
Fabienne
L’étourdissement, Joël Egloff
« Quand le vent vient de l'ouest, ça sent plutôt l'oeuf pourri. Quand c'est de l'est qu'il souffle, il y a comme une odeur de soufre qui nous prend à la gorge. Quand il vient du nord, ce sont des fumées noires qui nous arrivent droit dessus. Et quand c'est le vent du sud qui se lève, qu'on n'a pas souvent heureusement, ça sent vraiment la merde, y a pas d'autre mot. »
Bien que l’on ait rit, disons sourit, tout au long des pages, on ressort de cette lecture avec un sentiment bizarre, on sait bien que tout est exagéré, tout est caricaturé et pourtant tout est si proche de la face noire de la réalité…
Merci à Evelyne de m’avoir fait connaître ce petit bijou de la littérature contemporaine.
Dominique (10 juillet 2013)
La liste de mes envies, de Grégoire Delacourt.
Jocelyne est une mère de famille ce qu'il y a de plus ordinaire. Elle tient une boutique de couture et un site de conseil pour les ménagères. Son mari, Jocelyn, travaille à l'usine, leurs deux enfants font leurs études loin de la maison et son père oublie qui elle est toutes les trois minutes.
Bref, pour Jocelyne, la vie à Arras n'est pas tous les jours facile.
Mais voilà qu'après avoir joué à l'Euromillion avec ses deux meilleures amies, notre mercière apprend qu'elle a gagné.
Mais comment gérer le reste de sa vie quand on gagne plusieurs millions d'euros ? Comment annoncer une telle nouvelle à son entourage sans douter d'eux tous les jours ? Les amis restent-ils des amis ou sont-ils là juste pour votre argent ?
Le caveau de famille, de Katarina Mazetti
Désirée, la bibliothécaire et Benny le paysan se sont rencontrés dans « Le mec de la tombe d’à côté ». On les a quittés lorsqu’ils tentaient de faire un bébé. Ils décident de faire trois essais. Si cela ne donne rien, c’est terminé pour toujours. Et voilà que Désirée tombe enceinte. Un garçon voit le jour. Notre bibliothécaire épouse son paysan et la vie à la campagne.
Comme dans son précédent roman, l’auteur continue à faire parler à tout de rôle nos deux héros et ils ne sont pas tendres l’un envers l’autre. Benny qui espère toujours que son épouse lui donne un coup de main à la ferme. Désirée qui souhaite que son mari s’investisse plus dans les tâches ménagères ? Que de sacrifices pour cette femme !!!
Malgré une vision plutôt réaliste de la vie quotidienne de la famille, je garde un goût amer de cette histoire où l’humour léger et jubilatoire du premier roman fait place à un ton plus grave, plus sombre.
Gisèle (26 juin 2013)
Une larme m'a sauvée, d'Angéle Lieby
"Une larme m'a sauvée" relate l'incroyable histoire d'Angèle Lieby, une femme de 57 ans. Une forte migraine chamboule tout et la plonge dans le noir. A son réveil, elle se rend compte qu'elle n'est plus qu'une conscience, incapable de bouger ou de parler, mais qui entend et ressent tout. Plus de dix jours durant, l'auteure va vivre dans un monde gouverné par la nuit causé par le syndrome de Bickerstaff. Au travers de son témoignage, Angèle exprime ses doutes, ses angoisses, mais aussi les souffrances psychologiques et physiques qu'elle a subies durant ses douze jours d'emprisonnement au sein de son corps. Les soins qu'on lui prodigue sans anesthésie ne lui procurent en effet que de la douleur. Elle hurle mais on ne l'entend pas. Alors on la condamne, on demande à son mari de prévoir ses funérailles. Heureusement une émotion la sauve : une larme coule et sa fille se rend compte qu'elle est vivante ! Petit à petit elle retrouve des moyens à force de volonté. Le manque d'humanité et de respect dont elle est victime est bouleversant, mais l'amour de ses proches est là.
Véritable leçon de vie, ce témoignage nous permet d'assister à une véritable renaissance. Au fil des pages, Angèle Lieby nous fait découvrir tantôt l'enfer par lequel elle est passée, tantôt la résurrection. Loin d'être dramatique, "Une larme m'a sauvée" est avant tout le récit d'une expérience qui montre bien qu'à force de courage et de détermination, rien n'est impossible...
Marina (12 juin 2013)
Un livre étonnant, comme un rêve bizarre qui part dans tous les sens... Tout tourne autour d'Hélianthe, un jeune garçon hospitalisé à la villa Bacille (!) pour une maladie étrange, le Mal Doux, qui l'affaiblit et dont l'issue semble fatale. Mais l'infirmier Thalès et le docteur Satagius veillent.
Trois groupes d'énergumènes s'activent dans les mondes "altéréens", autour de la Terre.
- 3 adolescents, amis d'Hélianthe : Bouchedemiel, belle comme un rayon de soleil, Iri avec sa caméra, et Rangio qui, avec sa guitare, peut faire des choses extraordinaires.
- 3 diables : la diablesse Carmilla aux yeux jaunes étincellants, le diable Brot, un géant gourmand et laid, et le diable Ebenezer, aux grandes ailes anthracite.
- Fuku le guerrier et les 2 yogis indiens minuscules Visamarachanda (dit Visa) et Patachamadanda (dit Pata), devenus gros comme des grains de riz à force de cultiver des bonsaïs.
Les 3 adolescents partent à la recherche des ingrédients nécessaires à la fabrication d'un remède magique pour Hélianthe. Ca ne sera pas facile... Lire la suite
Sabine (7 juin 2013)