A perfect day - Un film de Fernando Leon de Aranoa
Dominique
Divide de Ed Sheeran
Comme le nom de l'album l'indique, "Divide" est "divisé" en plusieurs influences musicales et contient des styles très différents; certes, l'album est invariablement pop mais Ed Sheeran, en sa qualité d'auteur-compositeur-interprète, y appose beaucoup d'éclectisme avec des titres rythmés qui ont fait son succès sur ses deux premiers albums, mais aussi des morceaux piano-voix, des sonorités irlandaises, des ambiances africaines, des chansons bluesy et même du rap. Bref, on pourrait s'y perdre mais c'est justement ce large éventail de propositions qui m'ont séduite, avec une préférence, malgré tout, pour les ballades romantiques qui continuent d'émouvoir son public, car il faut reconnaitre que le chanteur excelle particulièrement lorsqu'il nous dévoile ses sentiments avec mélancolie.
C'est un album différent des deux précédents, à la fois classique, fidèle à la patte de l'artiste mais aussi moderne car il nous fait découvrir d'autres facettes de ce chanteur à succès. Nathalie (le 9 mai)
Des Fourmis Dans Les Mains
En concert dans le cadre du Printemps des Poètes 2018
D’abord il y a des verbes, des histoires. Des vraies, des fausses, des rêves, des portraits, du vécu et à vivre. Ensuite, il y a un duo, d’inséparables collaborateurs de musique libre, belle, douce et folle, l’orage. Après il y a des voix. Des voix de tête, de poitrine, des voix tout court pour le vent. Et finalement, il y a la liberté de mélanger tout ça dans un ordre organisé comme un jeu d’enfant. Une envie démesurée de jouer. Le jeu pour le jeu. Le dire pour la parole. Les mains, la tête et les jambes pour la cavale. Libres et débarrassés de toute convention où les jours sont des nuits. Des larmes, des sourires et des envies de revenir, ce duo est là, partout et le public en redemande, debout, déboussolé...
Le groupe Des Fourmis Dans Les Mains a reçu deux prix de l’Académie Charles CROS pour leurs 3ème et 4ème albums et un grand prix Révélation Scène 2014. Avec plus de 600 concerts à leur actif (avec notamment Higelin, Thomas Fersen, Grand Corps Malade). Sylviane (mars 2018)
Réserver le disque : « Partout des gens »
Réserve le disque : «Les 100 pas »
Hitchhiker, Neil Young
Enregistré en une nuit, le 11 août 1976, cet album du chanteur canadien, Neil Young est sorti fin 2017. Sur les 10 titres, 8 sont déjà connus, Neil Young les ayant enregistrés dans différentes versions pour d'autres albums, c'est le cas notamment pour "Pocahontas" ou "Hitchhiker", titre donné à cet album qui comporte également 2 inédits.
Enregistré en version acoustique (guitare - harmonica - piano), ces chansons rappellent à quel point "The loner" (le solitaire, comme le surnomment ses fans) a su s'imposer comme l'un des plus grands artistes folk-rock de son époque, et qu'il a su le rester encore aujourd'hui.
A propos de son album, l'auteur compositeur déclare: "Mon idée était de présenter ces nouvelles chansons sous leur forme la plus pure et la plus simple. J'aime ces vieux albums de Bob Dylan, Woody Guthrie, Robert Johnson, Leadbelly et d'autres artistes folk. J'avais une profonde connexion avec ce mouvement. Ces influences restent ancrées en moi aujourd'hui."
A découvrir pour la pureté du son et l'élégance du style. Nathalie
Memoria de los sentidos, Vincente Amigo.
Vincente Amigo revient au flamenco pur avec « Memoria de los sentidos ».
Guitariste aux doigts d’or, le virtuose partage son art avec de grands cantaores comme El Pele, Miguel Poveda, Rafael de Utrera… ou encore Pedro El Granaino !
Cet album alterne morceaux de guitare seule tout en douceur et sobriété et morceaux chantés au rythme des palmas. Tout y est, la fougue, l’âme gitane.
A mettre entre toutes les oreilles, amatrices ou pas, de flamenco.
Le dernier morceau « Requiem » est un hommage au maitre Paco de Lucia, décédé en 2014. Envoûtant. Chant partagé aux voix multiples, l’émotion est là, vibrante, avec entre autres, la voix déchirante de Perdo El Granaino. Comme un cri. Magnifique ! Isabelle (le 31 janvier 2018)
Courtney Barnett & Kurt Vile – Lotta sea lice
L’Australienne et l’Américain de Philadelphie, fleurons de la scène indé, font partie des songwriters les plus doués de leur génération.
Se découvrant moult affinités, ils nous offrent un duo espiègle le temps d’une collaboration exceptionnelle où l’on retrouve des influences musicales diverses : blues, rock « classique », garage rock, grunge …
Cela sonne comme une conversation entre amis où transparaît une admiration réciproque, chacun reprenant les titres de l’autre avec des guitares inspirées au son à la fois fluide et rugueux, aux couleurs plutôt 90’s. La voix un peu traînante de Kurt, toujours sur le fil, n’est pas sans rappeler celle de Neil Young. Normal… il est inscrit à son Panthéon personnel... Courtney apporte son phrasé élégant, son autodérision, sa fougue.
Une « feel good music » organique qui donne l’impression de les avoir invités à la maison, là juste à côté de vous… tranquilles et sans artifice. Sylviane (le 20 décembre 2017)
Les livres CD de Bulle et Bob
Difficile de trouver en jeunesse, des CD qui plaisent aux enfants et aux parents. Pour certains documents, on peut même se demander quelle image les auteurs-compositeurs ont des enfants ! Pas de ça chez Didier jeunesse qui propose un catalogue de livres-CD de qualité. Un exemple avec la série Bulle et Bob et cela pour plusieurs (bonnes) raisons :
- L'auteure-interprète, Natalie Tual capte les petites moments du quotidien et nous les fait vivre à travers les histoires d'une petite fille, Bulle et de son grand-frère Bob. Chaque histoire est simple, courte et parle aux enfants. Les chansons que l'on écoute au fil du récit sont joyeuses et entêtantes ;
- Le compositeur, Gilles Belouin, propose des mélodies tour à tour douces, entraînantes et pleines de fantaisies. On peut reconnaître parfois certains objets du quotidien détournés de leur fonction première ;
- L'illustratrice, Ilya Green, met son graphisme reconnaissable entre mille au service de Bulle et Bob et leur a ainsi créé un univers que l'on aime retrouver à chaque fois que l'on ouvre un nouvel album.
Écoutez vite les aventures de ses deux enfants dans la cuisine de leur mamie Miette, à la plage, préparant Noël ou la rentrée ! (Claire le 6 décembre 2017)
The wrong king of war de IMANY
J’ai découvert cet album par hasard dans les nouveaux achats de la bibliothèque de St-Agrève et grâce aux conseils de mes collègues bibliothécaires. J’ai de suite adoré cette chanteuse française d’origine comorienne, sa voix grave, chaude et profonde.
Dans ce deuxième album entre folk et gospel, Imany y délivre un message de paix. Quel plaisir ! Je vous invite fortement à le découvrir... Marina (le 8 février 2017)
DVD: Les délices de Tokyo, un film de Naomi KAWASE
Telle une petite fée, elle va partager cette recette ancestrale avec deux compagnons d'infortune. Pour chacun d'eux la vie n'est pas tendre, les rêves et la réalité ne font pas toujours bon ménage. Salées ou sucrées, on fait parfois des concessions qui ne font que nous éloigner un peu plus du bonheur.
Il est question de bonheur et de rencontres, de choix, de destin et d'héritage.
Chaque parole est une touche colorée d'un tableau qui se tisse sous nos yeux. Chaque prise de vue nous rapproche un peu plus du cœur de chacun, la douceur et la poésie du Japon un écrin magnifique.
Avalanche de la Maison Tellier (CD - 2015)
Cinq musiciens, cinquième album. Cinq est le numéro parfait pour La Maison Tellier, groupe originaire de Rouen. Il semble que ce soit vrai avec Avalanche.
On (re)trouve la voix chaude, douce, fragile et toujours précise de Yannick Marais, qui a elle seule explique ce coup de cœur.
Les textes, en français, parlent d'amour, d'amitié, de quête de soi. Ils ne laissent pas indifférents, au point de partager les critiques : Christian Larrède des Inrocks les juge "ciselés comme autant de gemmes" quand Valérie Lehoux de Télérama regrette "des textes narratifs, ambitieux certes, mais plutôt froids et rigides [...] Du coup, le sens s'efface, laissant tout l'espace aux mélodies"
Ces dernières belles et simples oscillent essentiellement entre ballades folk -Quelqu'un d'autre- et country mélodique -Où sont les hommes ?-, ce que l'on rencontrait déjà dans les précédents albums. Les cuivres sur certaines mélodies ont toute leur place et ajoutent de l'intensité à la poésie des textes. Claire (le 17 janvier 2017)
A vous de juger avec Quelqu'un d'autre :
"J'ai toujours rêvé d'être quelqu'un d'autreet peut-êtreJ'y serais parvenuMais les rêves s'épuisent, au hasard d'une briseDans les bras de l'inconnu"
Pain-Noir de Pain-Noir (CD - 2015)
« Il a le talent rare d’évoquer les sentiments des êtres en décrivant les choses (La Retenue). Ses mélodies d’artisan inspiré (Lever les sorts, Jamais l’or ne dure) font couler la rocaille des jours dans un courant limpide, qui fait l’effet du neuf. » François Gorin - Télérama
François-Régis Croisier, alias Pain-noir, basé à Clermont-Ferrand, nous offre un premier album sans titre où l’on devine tellement d’influences musicales qu’il en devient incomparable, inclassable, bref incontournable.
Les compositions électro-folk se font légères : guitares, claviers (un peu), percussions, chœurs pour que l’on puisse entendre le chant. Car François-Régis Croisier est un parolier talentueux. Un exemple ? : « A me tenir debout dans des pentes friables / j’y ai laissé mon cœur et le peu d’un genou ». Qu’on puisse écrire une si belle phrase me tue…
En ce moment nous entendons souvent parler de ce groupe, ce qui a attiré ma curiosité.
Boulevard des Airs, c’est une bande de copains venus du Sud Ouest de la France, 8 garçons âgés de 19 à 25 ans, qui ont grandi entre mer et montagne.
Leur musique est un cocktail musical où chanson française rime avec rock, reggae et jazz, elle est vivante et les textes alternent le français, l’anglais et l’espagnol.
En octobre 2011, la bande sort son premier album, Paris-Buenos Aires, qui sonne comme une invitation au voyage. Son extrait Cielo Ciego rencontre alors un joli succès.
Le groupe est nominé lors des Victoires de la musique dans la catégorie « Artistes Révélation Scène". Forts de leur succès, les jeunes Tarbais continuent leur petit bonhomme de chemin tout en gardant une totale liberté artistique et une indépendance de production !
Depuis, le groupe a sorti d'autres albums, a gagné un disque d'or et surfe sur le succès.
J'ai beaucoup aimé l'énergie qu'ils véhiculent dans leur musique, le style, les cuivres. Ils mettent de bonne humeur, je le recommande ! Marina (le 11 mai 2016)
Il nous restera ça de Grand Corps Malade
L'idée même de l'album est très originale puisque Grand Corps Malade a demandé à une dizaine d'auteurs (chanteurs, écrivains, comédiens) d'écrire un texte comportant la phrase: "il nous restera ça". On y retrouve, entre autres, Renaud, Charles Aznavour ou Hubert Félix Thiéfaine mais plus surprenant, Erik Orsenna ou encore Richard Bohringer
A chacun son thème: le réchauffement climatique, la séparation, la vieillesse, l'écriture...
Quant à Grand Corps Malade, il décline, à plusieurs reprises ses interventions autour de ses thèmes favoris: la poésie et le temps qui passe.
Atypique, poétique, rythmé par la diversité des styles, c'est un album à découvrir et à ressentir avant tout pour la beauté des textes, slamés plutôt que chantés.
Mentions spéciales et personnelles à Ben Mazué et sa chanson La résiliation et à Grand Corps Malade avec Pocahontas...
Présentation de l'album Nathalie (le 10 février 2016)
Myriad road - Un CD de Natacha Atlas
Natacha Atlas, chanteuse belge d’origine anglo-égyptienne fait son grand retour.
Star de la scène musicale anglaise électro-orientale des années 90, elle abandonne sa posture de diva (quelquefois kitchissime…) pour une interprétation tout en retenue de son premier album jazz.
C’est le très talentueux franco-libanais Ibrahim Maalouf qui signe ici les compositions, les arrangements et la production.
Ces deux là ne pouvaient que métisser les genres. Orient et Occident se rencontrent donc magistralement au fil des titres chantés en anglais ou en arabe.
Natacha Atlas est accompagnée par André Cecarrelli (batterie), Frank Woeste (piano), Christophe Wallemme (contrebasse) et bien entendu Ibrahim Maalouf à la trompette. Parmi les musiciens invités on retrouve Kudsi Ergüner (ney) et Smadj (oud).
C’est bien d’un dialogue dont il s’agit. Celui des instruments avec le chant oriental d’une grande douceur, presque fragile, de Natacha Atlas qui instaure, en véritable magicienne, une grande complicité avec celui ou celle qui l’écoute.
Il ne vous reste plus qu’à parcourir avec elle cette myriade de routes… Sylviane (le 9 décembre 2015)
"My sweet pepper land", un film de Hiner Saalem
La vague, film réalisé par Dennis Gansel
« La vague » film allemand sorti en 2008 est librement inspiré d’une expérience réelle menée par un professeur d’histoire Ron Jones avec des élèves de première d’un lycée californien en 1967. Devant la conviction des élèves qu’un régime totalitaire et autocratique ne peut plus existé de nos jours, le professeur met en place une sorte de jeu de rôle grandeur nature autour d’un symbole, un salut, des uniformes et des règles.
Le réalisateur du film a imaginé cette expérience en Allemagne dans les année 2000. Il nous place face à la faiblesse humaine et à la force des systèmes qui manipulent pour jouir du pouvoir. Il nous rappelle que l'histoire peut être un éternel recommencement et qu'aujourd'hui, le risque est toujours présent de basculer dans une dictature.
Autant ce film nous fait comprendre les manipulations d’un système totalitaire, autant il nous amène à nous interroger sur les réactions de chacun dans une telle situation : il y a les rares qui résistent, quelques uns qui doutent et la majeur partie qui trouve un certain confort, voir même du réconfort à faire partie d’un groupe.
Ce film nous laisse un sentiment de stupeur et une multitude de questions … Dominique (le 11 février 2015)
La grande illusion de Jean Renoir
Nathalie (le 21 janvier 2015)
Jack et la mécanique du cœur : film d’animation de Mathias Malzieu et Stéphane Berla
Edimbourg,1874. Il fait si froid quand Jack naît que son cœur est gelé. Pour que l’enfant vive, la sage-femme lui greffe une horloge mécanique.
Pour rester en vie, Jack devra respecter trois principes fondamentaux : prendre soin de ses aiguilles, remonter le mécanisme et ne jamais, jamais tomber amoureux.
Un jour, il rencontre, Miss Acacia, une jolie chanteuse myope.
Cette histoire née de l’imaginaire de Mathias Malzieu, chanteur du groupe Dionysos est un conte fantaisiste empreint de magie.
Un univers très coloré avec des personnages avec des grands yeux, des décors complétement délirants qui nous rappellent le monde de Tim Burton. Le rythme est soutenu, parfois endiablé, porté par des voix reconnaissables même par les plus jeunes : Olivia Ruiz, Grand Corps Malade.
Magnifique. Gisèle (le 14 janvier 2015)
Attirée dans un premier temps par l’affiche mettant en valeur les tatouages colorés de l’actrice, Veerle Baetens, (véritable symbole dans le film), ce sont ensuite les nombreuses critiques dithyrambiques à l’encontre de ce drame belge qui m’ont incitée à le voir ; je retiens celle du magazine Première qui résume parfaitement l’état d’esprit du film : « Une ode à la vie, transcendée par la musique ». Alabama Monroe, c’est l’histoire d’un couple, Didier et Élise qui, malgré leurs différences religieuses et philosophiques, vivent une histoire d'amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l'Amérique. Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle.
Quatrième film de Félix Van Groeningen, après notamment La Merditude des choses, Alabama Monroe est à l'origine une pièce de théâtre, The Broken Circle Breakdown, qui a connu un succès triomphal en Belgique flamande et aux Pays-Bas. La transposition sur grand écran est une belle réussite et combine habilement passion et émotion sur fond de musique country. Le film, tout en flash-back, est d'une grande finesse. Elise et Didier, personnages singuliers dont l'amour est mis à rude épreuve (sûrement la plus terrible) sont bouleversants de justesse et d’authenticité… mention spéciale à Nell Cattrysse qui joue le rôle de Maybelle. Alabama Monroe a remporté plusieurs prix dont le César du meilleur film étranger.
Un film qui se vit intensément et dont on ne ressort pas indemne. Nathalie
Les plus belles berceuses jazz" Misja Fitzgerald-Michel (Didier jeunesse)
D'abord, on remarquera le bel objet, un livre disque admirablement illustré par Ilya Green .
On feuillette et on lit ceci : Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Sarah Vaughan, Nat King Cole, Chet Baker...
En tout 15 berceuses interprétées par les plus belles voix du jazz. Des chansons incontournables, mais aussi des titres moins connus.
Berceuses et Jazz, Jazz et Berceuse, mais qu'elle est donc cette curiosité ?
Ecoutons ...
La chaleur des voix, la présence de l'orchestre, ça sonne juste et nous offre un grand moment de douceur. Les bébés adorent ! Attention , il y a un peu de magie dans l'air, vous risquez de ne plus vous en passer.
Fabienne (28 mai 2014)
"Long way down" de Tom ODELL (CD)
Tom ODELL est un jeune auteur compositeur interprète britannique. Ce blondinet à la gueule d’ange a connu un succès planétaire avec la chanson « Another love » qu’on retrouve dans cet album « Long way down ». Il signe ici son premier album.
Comparé par la presse spécialiste à Elton John pour ton talent de pianiste et à Jeff Buckley pour la voix, Tom ODELL est un artiste prometteur.
Assis au piano, Tom ODELL nous emmène dans des balades empreintes de mélancolie, de douceur pour nous propulser, un peu plus loin, dans un univers plus électrique, plus rock.
Une belle surprise !!! Gisèle (16 avril 2014)
Swinging Christmas, Benjamin Lacombe, Olivia Ruiz. Avec un CD audio
C'est d'abord une histoire de rencontre, ici se croisent Benjamin Lacombe et Olivia Ruiz : l'artiste et la chanteuse nous offrent un merveilleux duo.
Illustrations et swing se répondent harmonieusement dans ce conte de Noël généreux et grave.
Quand Robin s'engage sur le chemin du Manoir, il ne sait pas qu'il va à la rencontre d'un personnage étonnant. Car au fil du temps le monde du vieil ermite va se dévoiler peu à peu. Complicité et patience, mots et chansons vont ouvrir des horizons nouveaux, leur permettre d'écrire leur propre histoire. Le vieil homme se souvient : "Elle s'appelait Sol. C'est le nom d'une note de musique, mais cela signifie aussi soleil en espagnol...Eh bien Sol, c'est l'étoile de l'orchestre qui l'accompagne (...)"
Les histoires, on les lit et puis c'est fini.
Mais les couleurs et la voix de cet album vont nous accompagner longtemps...
Fabienne (13 novembre 2013)
MOLIERE de Laurent Tirard (DVD)
Avec ce film, Laurent Tirard frappe un grand coup… de théâtre. Réalisé avec brio, porté par une flopée d’acteurs au meilleur de leur jeu (les petits comme les grands rôles), Molière retrace le parcours d’un des plus grands écrivains de la langue française. Laurent Tirard évoque les débuts difficiles de Molière, son désaveu de la tragédie, le départ de la troupe en 1645 pour aller jouer la farce en province, le retour à Paris en 1658 et l’installation au théâtre du Petit-Bourbon sous la protection de Monsieur, frère du roi. Mais le film est surtout prétexte à une vaste expédition imaginaire dans une période de la vie de Molière qu’on ne connaît pas ou peu, une parenthèse dans la vie de l’écrivain et dans laquelle Laurent Tirard (réalisateur mais aussi metteur en scène puisque tout l’intérêt du film repose sur l’interaction entre le cinéma et le théâtre) lui fait rencontrer tous ceux qui lui serviront de matière à ses pièces. Ainsi, il est embauché par un certain Monsieur Jourdain comme professeur de théâtre, sous le déguisement d’un précepteur dévot. Le Molière de l’écran croise la route de plusieurs personnes (un Dorante, une Célimène…) qui l’inspirent et qui deviendront donc les personnages types du Bourgeois Gentilhomme, du Tartuffe ou de tant d’autres de ses comédies. Molière, avant tout observateur des hommes et de leurs nombreux ridicules, est ici spectateur. La caméra suit son regard tantôt étonné, tantôt amusé, tantôt effrayé et nous fait entrer dans l’imagination de l’écrivain, nous fait remonter jusqu’à l’origine de son génie comique. De ce film joyeux et énergique, on retient surtout la scène magistralement interprétée où Fabrice Luchini (Monsieur Jourdain à l’écran) prend une leçon de théâtre et doit « faire le cheval » dans un grenier poussiéreux. Un des acteurs français les plus brillants joue le rôle de celui qui doit apprendre les ficelles d’ « un métier : « du sentir et non du paraître ».
Le cinéma, loin de trahir l’esprit des textes de Molière, apporte un nouvel argument en leur faveur. À l’écran, les personnages, les répliques souvent célèbres de ses comédies, prennent une autre dimension, une autre couleur, plus chaude et peut-être plus parlante.
On se dira toujours que le théâtre de Molière n’en a pas besoin pour prouver qu’il reste résolument d’actualité et que la mise en scène sur les planches suffit habituellement pour donner vie et corps au texte mais il n’en reste pas moins que Laurent Tirard relève brillamment son défi : l’œil cinématographique s’immisce dans le tissu dramaturgique sans jamais le briser et lui apporte toute sa profondeur de vue.
Laurent Tirard imagine donc comment Molière a pu inventer SA comédie. Guidé par les conseils de sa muse (le réalisateur lui prête une liaison avec une madame Jourdain passionnée de théâtre), il trouvera le moyen de réconcilier la veine comique et tout ce qu’elle implique à l’époque (la farce, les bouffonneries, la grossièreté) avec la tâche noble et difficile qui consiste à « explorer l’infinie complexité de l’âme humaine ». Dans le film, Romain Duris invite Fabrice Luchini (comme d’ailleurs le spectateur du film ou le lecteur de Molière) à ouvrir les yeux sur son propre ridicule et sur le monde qui l’entoure car comme il le dit lui-même : « On entend les discours mais on ne voit pas les cœurs ». Voir les cœurs, voilà ce qui obsède l’écrivain et qu’il finit par faire. On connaît le succès intemporel de ces comédies qui réussissent à allier à la fantaisie la plus débridée un réalisme des plus rigoureux. Molière est un film grandiose et drôle sur l’écriture, sur l’invention, sur le jeu, sur ce théâtre qu’est finalement la vie. (Sylvie 23 octobre 2013)
Bruce Springsteen and the E-Street Band.- Wrecking ball.- Sony music, 2012
“Je suis peut-être président, mais lui c’est le Boss”. Barack Obama
Il y a déjà plus d’un an que le patron a entamé sa tournée Wrecking Ball et elle se poursuit cet automne au Canada et aux Etats-Unis.
J’ai eu la chance et l’immense plaisir d’assister à son concert de Genève en juillet. Les morceaux enchaînés à un rythme d’enfer, l’échange incroyablement généreux, affectueux, respectueux et confiant avec le public.
Et puis l’énergie. La rage qui habite ce songwriter indigné, ce fils d’ouvrier qu’il reste malgré la gloire. La colère contre les banquiers qui engraissent, contre l’argent facile.
Wrecking ball, c’est la boule des démolisseurs. Celle qui a été utilisée pour la démolition du stade du New Jersey où enfant, il allait voir les matchs de football. C’est aussi une métaphore de la crise qui frappe le monde.
Cet album, le 17ème en studio, est l’album d’un indigné porté par une musique qui puise dans les racines américaines (gigues irlandaises et sauces mexicaines…).
Le gros son habituel (on aime ça…), un E-Street Band au top avec ses cuivres étincelants et quelques outils techno. Le tout au service de textes (We are alive) fidèles aux victimes américaines : grévistes, Noirs en lutte, immigrants clandestins, ouvriers qui ont tout perdu.
Et la voix indestructible de ce working class hero, icône populaire qui rassemble, qui invite à espérer et à « garder nos rêves »…
Il ne vous reste plus qu’à découvrir sur son site, le cadeau du Boss à son public : une reprise de « Dream baby dream », (Chanson du groupe « Suicide », duo Martin Rev et Alan Vega) illustrée par des images émouvantes de sa tournée. Springsteen ou la fidélité… Oui, gardons nos rêves… Sylviane (16 octobre 2013)