La beauté des jours / Claudie Galley (Actes Sud 2017)
Jeanne vit avec Rémy. Ils s'aiment. Ils mènent une existence simple et tranquille, banale, routinière mais heureuse. Jeanne travaille à la poste et partage son temps entre Rémy et leurs deux filles, parties de la maison... ses parents à la ferme et Suzanne sa meilleure amie. Une vie de petits plaisirs et de rituels. Parfois de fantaisie, secrète ! Et puis il y a sa passion pour Marina Abramovic, artiste radicale qui réalise des performances dangereuses où il en va souvent de sa vie. Rémy ne comprend pas. Pourquoi une telle admiration ?
C'est à travers cette admiration que s'insinue déjà une part de doute dans le monde rassurant de Jeanne. Quel est le sens de sa vie ? Jeanne éprouve une insatisfaction, un manque ou un regret. Elle, elle est celle qui est moins. Qui n'ose pas, qui ne peut pas. Qui ne vit pas, pas vraiment. Et l'auteur d'évoquer au fur et à mesure ses blessures. Ses failles. On comprend. On s'attache.
Un frère mort juste avant sa naissance. La figure d'un père qui ne l'a pas aimée...
Jeanne, la fragile, va aussi retrouver un amour de jeunesse et devoir choisir. Et à travers ce choix, devenir forte.
On apprécie la grande justesse de Claudie Gallay à
dépeindre les sentiments avec une rare finesse. C'est beau, tout simplement. Isabelle (le 17 octobre 2018)