"Par delà nos corps" / Bérengère Cournut et "Minuit en mon silence" / Pierre Cendors (éditions du Tripode)

"Par delà nos corps" de Bérengère Cournut, et "Minuit en mon silence" de Pierre Cendors (éditions du Tripode)
Deux très courts romans qui se répondent l'un à l'autre... Voilà pour le coup de coeur de cette semaine !
J'ai découvert tout d'abord « Par-delà nos corps », de Bérengère Cournut. Quel beau geste littéraire ! L'auteure a en effet choisi de « répondre » au roman de Pierre Cendors, « Minuit en mon silence ». Voici donc la lettre d'Elisabeth, une lettre en réponse à celle de Werner, croisé 25 ans plus tôt à Paris. Elisabeth a maintenant 45 ans, elle a été veuve, a eu deux enfants, a beaucoup aimé. Mais elle n'a jamais oublié Werner, leur rencontre, dont on ne sait pas grand chose, sinon qu'elle fut brève, intense. Une rencontre fondatrice pour Elisabeth, qui l'a accompagnée, comme une énergie de vie, une puissance consolatrice. L'écriture ciselée, souvent poétique de Bérengère Cournut convoque tous les sens pour dire cette expérience, sans regrets, et la lumineuse sérénité qu'elle a apporté à la vie d'Elisabeth.
Après cette lecture, je n'ai eu qu'une envie : lire « Minuit en mon silence », le roman de Pierre Cendors à l'origine de « Par-delà nos corps », et qui est la longue lettre de Werner à Elisabeth, en 1914, alors qu'il est au front. Le texte est plus sombre, hanté par la guerre et l'imminence de la mort. Werner est d'ailleurs persuadé qu'il va mourir bientôt. Et cette urgence rend son texte plus impérieux : il lui faut dire avec le plus de précision possible l'amour né de cette rencontre avec Elisabeth, quelques mois auparavant. Les mots sont précis, au plus intime, ils cherchent à rendre la vérité de cet amour de la façon la plus juste possible, à l'aune de son vécu de maintenant, cette guerre qui donne un sens différent à tout souvenir. C'est un long chant, poétique, lyrique que Werner choisit d'offrir à son aimée.
Deux romans qui se font écho, deux écritures, toutes deux très belles quoique différentes, deux expériences de vie et d'amour, dans l'apaisement des années écoulées ou l'urgence des courtes heures à vivre encore. Une très belle expérience de lecture. Laurence (le 14 août 2019)
Deux très courts romans qui se répondent l'un à l'autre... Voilà pour le coup de coeur de cette semaine !
J'ai découvert tout d'abord « Par-delà nos corps », de Bérengère Cournut. Quel beau geste littéraire ! L'auteure a en effet choisi de « répondre » au roman de Pierre Cendors, « Minuit en mon silence ». Voici donc la lettre d'Elisabeth, une lettre en réponse à celle de Werner, croisé 25 ans plus tôt à Paris. Elisabeth a maintenant 45 ans, elle a été veuve, a eu deux enfants, a beaucoup aimé. Mais elle n'a jamais oublié Werner, leur rencontre, dont on ne sait pas grand chose, sinon qu'elle fut brève, intense. Une rencontre fondatrice pour Elisabeth, qui l'a accompagnée, comme une énergie de vie, une puissance consolatrice. L'écriture ciselée, souvent poétique de Bérengère Cournut convoque tous les sens pour dire cette expérience, sans regrets, et la lumineuse sérénité qu'elle a apporté à la vie d'Elisabeth.
Après cette lecture, je n'ai eu qu'une envie : lire « Minuit en mon silence », le roman de Pierre Cendors à l'origine de « Par-delà nos corps », et qui est la longue lettre de Werner à Elisabeth, en 1914, alors qu'il est au front. Le texte est plus sombre, hanté par la guerre et l'imminence de la mort. Werner est d'ailleurs persuadé qu'il va mourir bientôt. Et cette urgence rend son texte plus impérieux : il lui faut dire avec le plus de précision possible l'amour né de cette rencontre avec Elisabeth, quelques mois auparavant. Les mots sont précis, au plus intime, ils cherchent à rendre la vérité de cet amour de la façon la plus juste possible, à l'aune de son vécu de maintenant, cette guerre qui donne un sens différent à tout souvenir. C'est un long chant, poétique, lyrique que Werner choisit d'offrir à son aimée.
Deux romans qui se font écho, deux écritures, toutes deux très belles quoique différentes, deux expériences de vie et d'amour, dans l'apaisement des années écoulées ou l'urgence des courtes heures à vivre encore. Une très belle expérience de lecture. Laurence (le 14 août 2019)