Anne de Green Gables / Lucy Maud Montgomery (Ed. Toussaint Louverture)

Quel bonheur de découvrir ce classique de la littérature canadienne, ce roman solaire, un hymne à la joie et au pouvoir de l'imagination !
Anne est une fillette surprenante et déroutante : 11 ans, rousse, orpheline, la langue bien pendue, l'imagination débordante. Quand elle arrive chez Marilla et Matthew, qui attendaient un garçon pour les aider aux travaux des champs, c'est comme une tornade dans leur vie bien rangée. Anne porte un regard attentif et émerveillé sur les choses de la vie, n'hésitant jamais à leur donner une densité et une épaisseur inattendues. Tout est source d'enchantement pour elle : la nature, les amitiés... Bien évidemment, cela ne va pas sans quelques défauts d'attention aux gestes du quotidien, des erreurs, des oublis, des malentendus qui provoquent des situations souvent drôles. Pas de mièvrerie pourtant dans ce rapport au monde, car Anne a vécu une enfance douloureuse, toujours présente dans ses peurs.
En lisant les aventures d'Anne, j'ai pensé à Fifi Brindacier, à Jo March, à Laura Ingalls. Des héroïnes parfaitement imparfaites, féministes avant l'heure, des filles qui prennent leur vie en main contre vents et marées, à une époque où cela n'était pas si simple (le roman de Lucy Maud Montgomery a été écrit en 1908). Anne m'a particulièrement touchée par ses capacités de résilience, et par son romantisme échevelé et tellement poétique, que je vois comme une invitation à vivre pleinement notre vie, nos passions, nos joies.
« Âme de feu et de rosée, elle ressentait les plaisirs et les peines de la vie avec une intensité décuplée ». Laurence (le 17 mars 2021)